Un jeune héros révolutionnaire exemplaire
Philibert-Louis Debucourt (1755-1832) : Mort héroïque du jeune Barra, dédiée aux jeunes Français
Paris, chez l'auteur, 1793. Eau-forte et aquatinte. Épreuve sans le titre, 33,5 x 26,5 cm (tr. c.)
BnF, Estampes et Photographie, Rés. Qb-201 (133)-Fol. Collection Michel Hennin, n° 11707
Les révolutionnaires français isolent la figure du jeune Joseph Bara (ou Barra) en l'iconisant comme martyr de la Révolution. Il est souvent associé à Joseph Agricol Viala, dans des estampes en pendants, ou dans le Chant du départ d'André Chénier :
"De Barra, de Viala le sort nous fait envie ;
Ils sont morts, mais ils ont vaincu.
Le lâche, accablé d'ans n'a point connu la vie :
Qui meurt pour le peuple a vécu !"
Âgé de quatorze ans, Bara s'est engagée dans le 8e régiment de hussards, combattant en Vendée. Attaqué par des brigands qui veulent voler les deux chevaux qu'on lui avait confiés, l'enfant succombe sous leurs coups. La lettre de son commandant à la Convention, datée du 18 frimaire 1793, sur sa manière de servir et sa mort, sollicitait avant tout un secours pour sa famille. Elle est cependant le point de départ de son héroïsation. Robespierre reconnaît l'intérêt à mettre en avant ce caractère, modèle du patriotisme le plus pur et encouragement à la vertu civique pour la jeunesse.
L'enfant devait recevoir les honneurs du Panthéon et il ne quitta plus les manuels d'histoire jusqu'à la fin des années 1960. L'estampe gravée par Debucourt en 1793 avait pour pendant un autre exemple de courage patriotique : L'héroïne de S. Milhier/Dédié aux femmes françaises.