BnF, Manuscrits, NAF 13409

De l'"Ode à la Colonne" au "Retour de l'Empereur", les hommages de Victor Hugo à Napoléon ont été nombreux. Dès 1830, le poète réclame le retour des cendres de l'Empereur ; l'idée fait son chemin, pour aboutir quelque dix ans plus tard. Les cendres sont rapportées de Sainte-Hélène par le prince de Joinville, et le catafalque arrive à Paris pour être déposé aux Invalides, le 15 décembre 1840.
Ces "Notes prises sur place", disent la déception du poète tout au long de la cérémonie des funérailles : dans un décor de plâtre badigeonné pour simuler le bronze ou le marbre, de bois peint pour imiter l'or, de tissu de verre pour remplacer le brocart d'or, l'accueil de la bourgeoisie est froid, celui des députés, insolent ; seules les masses populaires montrent de la piété. Le décalage est immense, entre l'attente du poète dans "Le Retour de l'Empereur" et cette cérémonie manquée. Mais cet écart même fait encore grandir la stature mythique de l'Empereur, et Victor Hugo achève le présent récit sur ces mots : "Napoléon est un génie".