Les héros de Tchernobyl
Photo d'Igor Kostine, après la catastrophe
Reproduite dans son ouvrage : Tchernobyl, confessions d'un reporter, Paris, Éditions des Arènes, 2006, p. 140-141, avec ce commentaire : ". à quarante mètres sous terre, dans l'épicentre de l'explosion fatidique du quatrième bloc, Gueorgui Reichtmann [mesure] la radioactivité : sous le coeur du réacteur endommagé chaque pas peut être fatal."
Collection particulière
© Igor Kostine / Sygma / Corbis
"Le 26 avril 1986, la sonnerie du téléphone me tire du sommeil." Reporter-photographe pour l'agence Novosti, Igor Kostine (né en 1936) part avec son ami pilote d'hélicoptère pour Tchernobyl où "il s'est passé quelque chose" ; des photos aériennes qu'il prend sur le site de la catastrophe, presque toutes sont rendues opaques par la radioactivité. Apprenant par une radio étrangère qu'il s'agit d'un "accident nucléaire majeur", il décide de rester. C'est ainsi qu'il suit les étapes successives : les rumeurs, la reconnaissance officielle, le confinement du site, la construction du sarcophage, l'exode des populations, l'envoi de milliers de "liquidateurs" et aussi de "mineurs sous la centrale pour refroidir le réacteur qui continue de chauffer". Le risque équivaut à vingt Hiroshima. Ce sont des mineurs de charbon de la région de Donetsk, dans l'Est de l'Ukraine, que l'on va alors chercher. Ils creusent un tunnel en descendant vers l'enfer qui gronde, et remontent en poussant des chariots à mains nues. L'azote liquide amené par le tunnel finit par contenir le risque de fissures sous la centrale. La radioactivité est à peu près emprisonnée. Qui connaît le nom de ces héros-là ?