La Sicile du roi Guillaume II

 
  • Montrer les signes de la tolérance politique et religieuse des rois normands de Sicile.
  • Relever les signes de l'admiration du voyageur pour Palerme et la cour du roi Guillaume II, petit-fils de Roger II
  • Quels éléments justifient l'admiration du musulman Ibn Djubayr ?
 



La plus belle des cités de la Sicile est la résidence de son roi ; les musulmans l'appellent la cité al Madina et les chrétiens Palerme ; c'est là que demeurent les musulmans citadins ; ils y ont des mosquées et les souks qui leur sont réservés dans les faubourgs sont nombreux. Tous les autres musulmans habitent les fermes, les villages et les autres villes, comme Syracuse, etc. Mais c'est la grande cité, résidence du roi Guillaume qui est la plus importante et la plus considérable ; Messine ne vient qu'après elle […]
L'attitude du roi est vraiment extraordinaire. Il a une conduite parfaite envers les musulmans ; il leur confie des emplois, il choisit parmi eux ses officiers et tous, ou presque tous, gardent secrète leur foi et restent attachés à la foi de l'islam. Le roi a pleine confiance dans les musulmans et se repose sur eux dans ses affaires et de l'essentiel de ses préoccupations, à tel point que l'intendant de sa cuisine est un musulman […]
Ce roi a des palais superbes et des jardins merveilleux, particulièrement dans sa capitale. À Messine, il a un château, blanc comme la colombe, qui domine le rivage de la mer. Il a un choix nombreux de pages et de femmes esclaves. Il n'y a point de roi des chrétiens qui soit plus splendide en sa royauté, plus fortuné, plus luxueux que lui […]
Un autre trait que l'on rapporte de lui et qui est extraordinaire, c'est qu'il lit et écrit l'arabe.

Ibn Djubayr, Voyages, 1184.

 

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