Découvrir, comprendre, créer, partager

Image

Des bustes à la gloire de la République (1903)

Photographie d’une maquette de René Carillon
Des bustes à la gloire de la République (1903)
Le format de l'image est incompatible

Le buste du roi, sous l’Ancien Régime, était une représentation personnifiée de l’État. Après l’instauration de la IIIe République, le buste de la République ou de Marianne, figure abstraite et idéale, devient le symbole le plus connu du régime. En 1884, un décret impose l’existence d’une mairie dans chaque commune. Même si la présence d’un buste de la République n’y est pas obligatoire, de nombreuses municipalités cherchent à se doter d’une représentation de Marianne. Les demandes auprès de l’administration des Beaux-Arts affluent, et les Archives nationales ont ainsi gardé la trace d’une série de bustes réalisées pour les mairies et les édifices publics. Parfois, l’État fait un don à la commune ; plus fréquemment la mairie ou un particulier en fait l’acquisition. Il arrive également que les administrés constituent un comité de souscription pour l’achat de l’œuvre. C’est le cas à Mitry-Mory, en Seine-et-Marne, pour cette Marianne. Le maire de la commune préside, en 1903, un comité de souscripteurs pour l’érection « d’un monument à la gloire de la République ». La réalisation du monument est confiée à l’architecte Ferrant. Le sculpteur Boiteux se charge du décor de moulures et d’ornements du socle, destiné à supporter le buste en bronze réalisé d’après ce plâtre de René Carillon.

Le monument exprime la ferveur républicaine. Le bonnet phrygien, qui incarnait trop la Marianne combattante et avait été écarté des représentations entre 1871 et 1880, réapparaît. Il est en revanche dissimulé par la présence d’une couronne végétale qui encadre la chevelure. Par ailleurs, cette République est à la fois grave et sereine ; le traitement du vêtement, l’attitude, la vivacité du regard traduisent la vigilance et une confiance dans la stabilité du régime, garante de prospérité et de paix, comme l’évoquent les lettres « PAX » portées en bandoulière sur la bordure du vêtement.

© Bibliothèque nationale de France

  • Provenance

    Archives nationales, F/21/4270, dossier 45

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm2172002251