Le "Grand Siècle" est, de fait, un siècle de pause sur le plan des techniques et de l’organisation de l’atelier d’imprimerie.
En matière d’imprimerie, aucune innovation technologique importante n’intervient en effet au XVII
e siècle.
L’impression repose sur un matériel et des principes inchangés par rapport au XVI
e siècle :
- l’usage de la presse à bras de Gutenberg, qui n’a reçu que des perfectionnements mineurs à la fin du XV
e et au début du XVI
e siècle ;
- l’emploi d’un papier dit "de chiffon" dont la matière première est obtenue à partir de résidus textiles ;
- une encre fabriquée suivant des recettes artisanales au sein de chaque atelier ;
- enfin, des caractères métalliques mobiles, tels qu’ils ont été mis au point à l’époque de Gutenberg et perfectionnés à la fin du XV
e et au début du XVI
e siècle.

De ce fait, l’organisation du travail et la répartition entre la "casse" (compositeurs typographes) et la "presse" (ouvriers pressiers) demeurent identiques elles aussi.
Seule la taille même des ateliers a tendance à croître dans la seconde moitié du XVII
e siècle sous l’effet des mesures de contingentement du nombre d’imprimeries.
En outre, par rapport à bien des ouvrages produits à l’époque de la Renaissance, au XVII
e siècle la qualité et l’esthétique même du livre semblent en retrait.