Fils de Louis d’Orléans assassiné en 1407, envoyé en Angleterre après la défaite d’Azincourt en 1415, Charles d’Orléans y reste prisonnier jusque vers 1440. C’est un lettré dont la bibliothèque assez austère compte près de 190 manuscrits. Revenu en France vers 1440, il développe une poésie de la Mélancolie, du « Nonchaloir », du
spleen avant la lettre en quelque sorte. Faussement réaliste, cette poésie évoque le passé, la douleur de la vie, la grandeur inutile de sa condition d’aristocrate lettré.
Si les principaux organes institutionnels sont restés à Paris, la vie aristocratique et lettrée se concentre à Tours, à la Cour du roi Charles VII. Le roi est alors entouré d’une cohorte de hauts fonctionnaires (chancelier, notaires et secrétaires du roi) qui commandent de fastueux manuscrits. L’enlumineur le plus fameux de cette période est Fouquet. Il n’est pas seulement enlumineur de manuscrits, il est également peintre. Il porte en effet à partir de 1471 le titre officiel de « peintre du roi ». On connaît son nom – ce qui est extrêmement rare au Moyen Âge – grâce à un autoportrait sur émail conservé au Louvre et à une mention portée par un possesseur de la fin du XV
e siècle à la fin du manuscrit des
Antiquités Judaïques (Français 247). On sait peu de chose de sa vie. Né en 1420, et mort en 1480 sans doute ; il fait en 1445 le voyage d’Italie, d’où il rapporte son extraordinaire connaissance de la perspective et son goût pour les monuments antiques que l’on retrouve dans toute son œuvre. Il aime les grandes compositions historiques et est un merveilleux portraitiste.
Conclusion
Bien après la naissance de l’imprimerie, on continue à produire des manuscrits, et ce assez largement jusque vers les années 1530. Les premiers imprimés ressemblent d’ailleurs à s’y méprendre aux manuscrits. Ironie du sort, la plus belle représentation d’un atelier d’imprimerie se trouve dans un manuscrit : Un recueil de poésies en l’honneur de la Vierge appelé le Puy de Rouen, vers 1530 : le manuscrit Français 1537.