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Reliure à la grecque sur ais en maroquin noir aux armes de Henri II, décor de rinceaux dorés sur une pièce de maroquin orange et angles ornés d’un semé de triples points argentés

Atelier du relieur du roi
Reliure à la grecque sur ais en maroquin noir aux armes de Henri II, décor de rinceaux dorés sur une pièce de maroquin orange et angles ornés d’un semé de triples points argentés
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La reliure qui recouvre l’exemplaire royal passe traditionnellement pour l’un des chefs-d’oeuvre du « grand doreur ». Il est vrai qu’elle offre l’un des modèles les plus achevés des reliures orientalisantes de l’époque. Au centre des plats, le bloc armorié n’est pas poussé, comme c’est désormais le principe pour les reliures royales à grand décor, sur un maroquin taillé au format exact des armes, mais sur une pièce polylobée beaucoup plus grande, sertie d’un double filet doré, et qui n’est d’ailleurs pas de la même taille sur les deux plats, la pièce du plat inférieur étant légèrement plus large et plus longue.
Sur cette mosaïque, un fin réseau d’arabesques aux spirales multiples se développe à partir d’un premier tracé, plus géométrique, qui redessine la découpe du maroquin sur lequel il est doré et, pour donner plus d’ampleur à sa composition, le doreur n’hésite pas à faire déborder ses filets sur le maroquin noir de couvrure. Ceux-ci sont agrémentés de fers azurés et pleins, notamment les paires foliées qui comptent parmi les plus élégantes du matériel de dorure de l’atelier ; on remarque aussi parmi eux une fleur de lis dorée quatre fois. C’est le même souci d’imiter les modèles vénitiens qui à conduit à dessiner dans les angles des compartiments aux bords ourlés, délimités par un double filet rehaussé de rouge. Le choix de l’argent pour le semé de triples points crée un contraste visiblement destiné à mettre en valeur la composition centrale dorée. Ce semé argenté trouve son pendant sur le dos compartimenté du volume : complété chaque fois d’un fer héraldique, il y alterne en effet avec les lignes de petits croissants incurvés déjà rencontrés en tête et queue sur le dos des reliures de série.
La bordure mosaïquée de maroquin rouge renvoie davantage, pour sa part, aux modèles architecturaux : elle est en effet ornée par la répétition d’un unique fer à motif d’oves évoquant les frises sculptées, dont la continuité est simplement interrompue dans les angles par un lis doré.

© Bibliothèque nationale de France

  • Date
    vers 1554-1555
  • Lieu
    Paris
  • Description technique
    N. Machiavel, L’Art de la guerre, 1546, 335 (345) x 220 mm
  • Provenance

    BnF, département de la Réserve des livres rares, RES-R-253

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm121200959r