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L’imaginaire du livre

Le livre est un objet singulier, espace imaginaire autant que réalité matérielle.
À la fois boîte à secrets (fermé) et espace du texte (ouvert), le livre évoque plus qu’il ne montre, chaque lecteur mettant en scène sa lecture et s’inventant ses propres images.
Les imaginaires du livre évoluent avec les supports – l’argile des premières tablettes sumériennes qui le relie à la terre primordiale, le papyrus des bords du Nil, végétal qui se trame et se tisse comme le temps qui conduit la parole, le parchemin animal, qui le relie au sacrifice. Avec l’extension du règne du papier, s’amorce un long mouvement d’industrialisation du livre, qui désinvestit peu à peu le support au profit d’une émancipation du texte-roi, tandis qu’avec les supports numériques, le corps à corps de l’écriture s’estompe au profit d’une apparition éphémère et quasi magique du texte.
Les supports conditionnent aussi les formes du livre, tel le rouleau de papyrus apparaissant comme un flux continu, ou le codex qui s’organise tout entier autour de son pli central.
Mais toujours de format réduit, le livre est nomade. En abrégeant, il donne à voir le monde à travers la carte, le temps à travers le calendrier, ou l’histoire à travers la généalogie. Le livre est donc un vaste monde en miniature, et nombre de récits ou de mythes renvoient à la nostalgie d’un grand livre perdu ou conservé dans les cieux, produit de main divine ou œuvre de la Nature.

© BnF – Éditions Multimédias