La leçon
L'enlumineur n'a pas cherché le réalisme. Quelques indices l'attestent :
Les disproportions
L'absence de perspective
Le parti pris décoratif
Une leçon de chasse
Les libellules sont démesurément grandes. Elles agissent là comme un signifiant de la saison.
Les règles de la perspective ne sont pas respectées. Elles sont d'ailleurs le dernier souci de l'enlumineur qui ne cherche pas à représenter un espace réel et pour qui "le plus grand" et "le plus petit" sont fonction d'une hiérarchie de valeurs et non d'une place dans l'espace.
Délibérément non réaliste, le décor est traité comme une tapisserie. La "verdure" occupe les deux tiers de l'espace, avec de grands à-plats décoratifs contribuant à la mise en scène de la leçon de chasse.
Jouant avec liberté de tous les codes de la représentation au Moyen Âge, l'enlumineur fait œuvre d'interprétation. Il met son art au service du propos pédagogique de Gaston Phébus. À sa manière, il entraîne le lecteur à la découverte des règles d'une chasse bien menée, et au-delà d'une leçon de chasse, lui propose une leçon de vie.
