Découvrir le Livre de chasse

Le Livre de chasse fut rédigé, ou plus exactement dicté à un copiste, de 1387 à 1389 par Gaston Phébus, comte de Foix. Cet homme à la personnalité complexe et à la vie mouvementée, que l’historien Jean Froissart évoque dans ses célèbres Chroniques était, comme tous les seigneurs du Moyen Âge, un grand chasseur et un grand amateur d’ouvrages de vénerie et de fauconnerie.
L’ouvrage qu’il composa avec beaucoup de soin à l’âge de cinquante-sept ans fut, jusqu’à la fin du XVIe siècle, le bréviaire de tous les adeptes de l’art de la chasse ou art cynégétique. En effet, rares sont les ouvrages destinés à l’enseignement qui bénéficient d’une richesse d’illustration comparable à celle des Bibles. Le succès de cet ouvrage fut amplifié par les débuts de l’imprimerie, et au XVIIIe siècle, le naturaliste Buffon l’utilisait encore.
Le texte est écrit dans un excellent français ponctué de quelques caractères normands-picards, alors que la langue maternelle du comte de Foix était la langue d’oc, parlée à la fin du XIVe siècle dans le comté de Foix.

   

 

 

Le contenu

Il se compose d’un prologue et d’un épilogue encadrant sept chapitres dont les deux premiers, "De la nature des bêtes" et "De la nature des chiens", sont un embryon d’histoire naturelle descriptive.
Ce traité personnel et original se veut une entreprise de Salut qui trouve en elle-même sa propre justification. En effet, dans le monde médiéval, la religion est omniprésente et, avec elle, l’idée du péché et la menace de la damnation. Le Livre de chasse n’échappe pas à cette règle. Pour Gaston Phébus, la chasse est un exercice rédempteur fondé sur un double postulat : "l’imagination est seigneur et maître de toutes œuvres bonnes et mauvaises" et "l’oisiveté est le fondement de toutes mauvaises imaginations". Aussi le chasseur, s’il remplit parfaitement son office, toujours en action, s’en ira tout droit au Paradis. Mais auparavant, renforcé par l’exercice de la chasse, il aura mieux vécu et vécu plus longtemps.