Découvrir les différents manuscrits

 

Quarante-quatre copies manuscrites du Livre de chasse sont actuellement connues. La grande majorité date du XVe siècle et quelques-unes du début du XVIe siècle. La Bibliothèque nationale de France en détient deux, intitulés Manuscrit français 616 et Manuscrit français 619. C’est une enluminure du manuscrit 616, située au chapitre III, "De l’instruction du veneur", qui est présentée dans la rubrique Exploration.

   

    Le manuscrit français 619
 

Il s’agit du plus ancien des manuscrits conservés du Livre de chasse. En effet, on a pu prouver que ce manuscrit avait été illustré dans un atelier avignonnais déjà en activité du vivant de Gaston Phébus, et il est probable qu’il ait été copié sur l’exemplaire d’origine. Il date de la fin du XIVe siècle.

Il comporte 112 pages, ou folios. Le texte, en écriture gothique, est écrit sur deux colonnes de 33 lignes chacune. Il est illustré par l’un des meilleurs artistes avignonnais de l’époque. Précis dans le trait et dans la mise en scène, capable de rendre avec naturel les attitudes des hommes et des animaux, le peintre s’est fidèlement mis au service du texte. Il lui a laissé la première place grâce au dépouillé des grisailles – dessins à l’encre – à peine rehaussées de lavis.

Il est possible que cet exemplaire ait appartenu à Jean Ier de Grailly, comte de Foix de 1426 à 1436 : il porte les armes et la devise de la famille de Foix. Il est ensuite entré en possession de la famille royale puisqu’on retrouve sa trace dans l’inventaire de 1518 des collections royales.

  

Le manuscrit français 616

Cet exemplaire comporte 218 feuillets car aux 112 du Livre de chasse ont été ajoutés les 16 feuillets des "Oraisons" de Gaston Phébus et les 75 feuillets des Déduits de la chasse de Gace de la Buigne.

Il est écrit sur deux colonnes de 40 lignes, dans la même écriture gothique que le manuscrit 619. Il est illustré de 87 peintures d’une excellente qualité qui comptent parmi les productions les plus séduisantes de l’enluminure parisienne du début du XVe siècle. Seul l’exemplaire conservé dans la collection Clara Peck, à New-York, peut lui être comparé. Les enluminures, très voisines stylistiquement, ont pu être exécutées à la même époque et par la même équipe d’artistes. Son premier propriétaire était un membre de la famille de Poitiers, peut-être Aymar de Poitiers.

Le volume se présente aujourd’hui dans une reliure de maroquin lie de vin portant les armes des Orléans et, sous les revers en veau brun gaufré, le chiffre de Louis-Philippe.