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L'enluminure
est l'une des formes les plus caractéristiques de l'art médiéval,
mais il en existe bien d'autres. Le terme d'"art" possède
d'ailleurs un sens différent de celui que nous lui donnons aujourd'hui.
En effet, il n'y a pas, durant le Moyen Âge, de distinction entre
l'artiste et l'artisan.
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Le travail artistique

Des uvres de commande
Une bonne partie de la production artistique du Moyen Âge est constituée
d'uvres de commande : commandes privées émanant
de rois, princes, seigneurs, riches bourgeois ou ecclésiastiques,
commandes collectives émanant essentiellement de l'Église
ou des confréries. Ces dernières ont, durant des siècles,
fourni du travail aux architectes, sculpteurs, orfèvres ou verriers
engagés dans la construction d'église ou de cathédrales
et dans la fabrication des objets du culte.
Du fait de ce rapport économique le plus souvent formalisé
par un contrat, l'artiste doit tenir compte des exigences du commanditaire,
de ses désirs autant que de ses possibilités financières.
De plus, donateurs ou commanditaires laissent souvent leur marque sur
l'uvre dont ils sont fiers d'avoir rendu possible l'exécution.
C'est ainsi que sur les façades des églises figure souvent
le nom des commanditaires aux côtés de celui des artistes.
De même, les manuscrits enluminés portent, à partir
du Xe siècle, le nom de leur commanditaire.
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Des
maîtres d'ouvrage
Un autre aspect du travail de l'artiste est la nécessité
de se procurer lui-même les matières premières. Ainsi
certains artistes doivent-il organiser, avant le travail en atelier, un
véritable chantier pour extraire la pierre des carrières
ou les métaux de la mine. Les architectes étaient, à
l'époque, des maîtres d'ouvrage tout autant que des concepteurs.
L'apprentissage du
métier se fait souvent en famille. À partir du XIIIe et
surtout du XIVe siècle, des corporations se forment
réunissant tous les membres d'un même métier :
maîtres, apprentis, salariés. L'artiste du Moyen Âge
ne se définit donc pas par son statut puisqu'il peut être
aussi bien maître d'un atelier que salarié. Il est, avant
tout, un professionnel qui maîtrise une technique.
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L'artiste
de cour
Ce n'est qu'à la fin du Moyen Âge qu'apparaît un autre
genre d'artiste : l'artiste de cour.
Le plus souvent poète, musicien ou enlumineur, il est au service
exclusif d'un roi et de sa cour. Il jouit d'une plus grande sécurité
que l'artiste indépendant, dont il ne connaît pas les difficultés
économiques.
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La production

Pendant
des siècles, et notamment tout au long du Moyen Âge, la production
artistique a été profondément marquée par
le christianisme.
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L'Antiquité
tardive (IIIe-Ve siècles)
À cette époque sont surtout fabriqués des objets
funéraires sarcophages au décor représentant
des thèmes de la foi et des lieux de culte. Parmi ceux-ci
figurent les fameuses basiliques, notamment romaines, ornées de
mosaïques : Saint-Jean-de-Latran, Sainte-Sabine, Sainte-Marie-Majeure.
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Le
Haut Moyen Âge (Ve-IXe siècles)
C'est l'époque des grandes invasions barbares dont on retrouve
l'influence sur la production artistique, peu abondante. Les Saxons et
les Vikings excellaient dans le travail des émaux, de l'or et des
métaux, notamment du bronze, avec lesquels ils fabriquaient armes
et bijoux.
L'influence anglo-celtique, aux entrelacs caractéristiques et aux
décors d'animaux, se retrouve sur les sculptures de pierre, notamment
les croix, et sur les enluminures. Le Haut Moyen Âge marque d'ailleurs
les débuts de l'enluminure irlandaise et italienne.
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L'époque
carolingienne (IXe-Xe siècles)
Le rayonnement de l'Empire de Charlemagne entraîne un regain d'activités
artistiques, après l'appauvrissement de la période précédente.
L'architecture connaît une très grande activité :
cloîtres, chapelles et cathédrales (notamment celles de Reims,
de Noyon, de Cambrai) sont édifiés d'un bout à l'autre
de l'Empire.
La production de livres enluminés, rehaussés de reliures
de grande qualité, s'accroît avec le développement
de l'écriture.
L'orfèvrerie, la sculpture sur bronze et surtout la sculpture sur
ivoire fournissent une abondante production d'objets profanes ou religieux :
croix, bijoux, autels, statuettes, coffrets, reliures.
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L'art
roman (XIe-XIIe siècles)
Toute la production artistique de cette époque tend à inciter
les fidèles à vivre, au quotidien, selon les principes de
l'Évangile. Ceux-ci doivent donc être largement diffusés.
La construction d'églises se multiplie. Les églises romanes,
accueillantes, sont caractérisées par leurs voûtes
en pierre et leurs arcs en plein cintre (en demi-cercle), par un chevet
(extrémité extérieure de l'église) à
déambulatoire (galerie en demi-cercle permettant aux fidèles
de circuler), par des ouvertures en forme d'arcs offrant des jeux d'ombre
et de lumière.
La sculpture monumentale apparaît : les chapiteaux (partie
élargie au sommet d'une colonne) des églises sont largement
décorés, notamment d'animaux et de personnages le plus souvent
bibliques, les portails sont sculptés.
L'art du vitrail, représentant des scènes de la Bible, et
la peinture murale d'inspiration paléo-chrétienne font leur
apparition.
Les objets liturgiques (reliquaires, calices, encensoirs) brillent de
tout leur or tandis que le marbre, la pierre ou le bois sont utilisés
pour fabriquer le mobilier d'église.
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L'art
gothique (XIIIe-XVe siècles)
Avec l'essor des universités et la diffusion des connaissances,
notamment par le biais des encyclopédies, on assiste à un
renouveau intellectuel et culturel qui s'exprime également sur
le plan artistique.
De nouvelles formes architecturales apparaissent dont l'Abbaye royale
de Saint-Denis en est la plus célèbre représentation.
L'arc brisé remplace l'arc en demi-cercle. La croisée d'ogives
(partie de la voûte où se croisent deux arcs brisés)
et l'arc-boutant (maçonnerie en forme d'arc soutenant une voûte
de l'extérieur) sont les techniques caractéristiques de
l'architecture gothique. Elles permettent d'élever les voûtes
des cathédrales à des hauteurs jamais atteintes. Le portail
à statues-colonnes apparaît.
Le vitrail, dont les couleurs influencent les enluminures de cette époque,
devient un art majeur. La peinture sur bois et la fresque, d'inspiration
religieuse, se développent surtout en Italie, avec des artistes
comme Giotto, peintre des fresques de la Basilique Saint-François
d'Assise, et Cimabue.
À la fin du Moyen Âge, l'art gothique se fera flamboyant :
des décors de flamme viendront s'ajouter à la grande richesse
des décors.
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