Le Grand Schisme d'Occident






 

De 1378 à 1417, l'Église chrétienne vécut la crise la plus grave de toute son histoire connue sous le nom de "Grand Schisme d'Occident". Les conséquences en furent considérables sur la vie religieuse à la fin du Moyen Âge.

Durant près de soixante-dix ans, de 1309 à 1378, Rome avait cessé d'être le siège de la chrétienté. Les papes, symboles du pouvoir religieux, séjournaient en effet à Avignon – avec l'approbation du roi de France et au grand dam des souverains italiens – depuis que Clément V avait décidé, en 1309, de s'y installer. Les cardinaux, électeurs des papes, y séjournaient également. Mais au décès du pape Grégoire XI, ils se trouvaient à Rome et furent influencés dans l'élection du nouveau pape par les troubles politiques qui s'y déroulaient. L'élection, le 8 avril 1378, d'Urbain VI fut rapidement contestée par une fraction des cardinaux qui entrèrent en dissidence. Ceux-ci élirent alors, le 20 septembre, un second pape, Clément VII.

Dès lors et jusqu'en 1417, toute la chrétienté fut divisée sur la question de savoir qui était le pape légitime. Boniface IX (en 1389) puis Innocent VII (en 1404) et enfin Grégoire XII (en 1406) succédèrent à Rome à Urbain VI, tandis que Benoît XIII (en 1394) succéda en Avignon à Clément VII. Les papes de Rome étaient soutenus par l'Italie, l'Allemagne et l'Angleterre tandis que celui d'Avignon l'était par la France, l'Écosse et l'Espagne. En 1409, un troisième pape, Alexandre V, est élu à Pise par le concile – assemblée des cardinaux – qui espérait ainsi mettre un terme au schisme. Peine perdue. Jean XXIII lui succède en 1412. En mai 1415, il est déposé par le concile qui parvient à obtenir l'abdication de Grégoire XII (en juillet) puis dépose Benoît XIII (en septembre 1417). Enfin, le 11 novembre 1417, Martin V est élu seul pape de la chrétienté, mettant ainsi fin au Grand Schisme d'Occident.

Le comté de Foix, de même que l'Aragon, la Castille et la Navarre, avaient toujours soutenu Benoît XIII. Mais Gaston Phébus, qui avait toute sa vie voulu rester à l'écart des conflits, n'avait pris parti pour aucun des papes.