patience...


Missel et pontifical à l'usage de Luçon.
    
    
(LAT 8886, f° 400 v°).
   
Cette image de dévotion précède une messe de saint Charlemagne dont la fête se situe fin janvier. Celle-ci était célébrée à la chapelle royale depuis le règne de Charles V, descendant de Charlemagne par son père et par sa mère Bonne de Luxembourg. Or ce manuscrit a été réalisé pour Jean de Berry, frère du roi et collectionneur de renom. Assis sur un trône en forme de chaise cucule, le Carolingien à la barbe fleurie porte à la fois l'auréole et la couronne impériale fermée. D'une main, il tient l'épée de justice et de l'autre le globe terrestre (à trois parties puisqu'on croyait à l'existence de trois continents seulement). Le fond losangé est absolument irréaliste et figure, soit le mur d'une église d'où se détache la statue du saint, soit le Paradis où il reçoit les prières des fidèles jusqu'à la fin des temps. C'est l'un des rares saints figurés assis, comme l'est un prince en majesté, attitude qui a peut-être donné naissance à la légende de l'empereur endormi assis à la table de pierre.