Découvrir, comprendre, créer, partager

Livre à feuilleter

Roman de Renart

Roman de Renart
Le format de l'image est incompatible
fr_12584_000

Page de garde en parchemin avec notes à la plume

Plus de détails sur la page

Le manuscrit est recouvert d’une reliure de cuir rouge à filets dorés datant du 18e siècle. L'intérieur est doublé d'une page de papier marbré où est inscrite la « cote » du document, qui indique son classement dans les collections de la Bibliothèque : il s'agit du manuscrit Français 12584.
Comme la plupart des livres du Moyen Âge, ce manuscrit a été réalisé en parchemin. C'est une peau animale, le plus souvent de mouton, soigneusement préparée pour recevoir l'écriture. Mais le parchemin reste un produit de grand luxe : près de 300 peaux de moutons sont nécessaires pour un manuscrit, parfois bien davantage. Le papier ne se répandra en Europe qu'à la fin du 13e siècle.

Page de garde en parchemin avec notes à la plume
fr_12584_001couve

Fol. 1

Plus de détails sur la page

Le commanditaire du manuscrit
Le personnage représenté agenouillé en prière aux pieds de la Vierge à l’Enfant est sans doute le commanditaire, c'est-à-dire celui qui a commandé le manuscrit à l'atelier de copie. Peut-être est-ce le bibliophile Guy de Roye (v. 1345-1409), archevêque de Tours, Sens et Reims, ou un membre de la famille des Dammartin.


La question de l'auteur
« Pierrot, qui mit son intelligence et son art à écrire en vers l'histoire de Renart et d'Ysengrin son cher compère… »
Ainsi commence le texte qui laisse croire qu'un certain Pierrot en est l'auteur. Il s'agit d'un clerc, c'est-à-dire un moine savant, connu sous le nom de Pierre de Saint-Cloud. C'est le premier contributeur du Roman de Renart, mais il n'en est pas le seul. Après lui, une vingtaine de clercs restés anonymes se sont amusés à filer les aventures du goupil et du loup, ajoutant des épisodes ou les remaniant à leur gré. Ainsi s'est constitué le Roman de Renart, en un ensemble de récits décousus que l'on appelle des « branches » et que les copistes ont rassemblé dans un même manuscrit.

« ... À l'approche de l'Ascension, sire Noble le lion convoque toutes les bêtes dans son palais pour tenir sa cour. Aucune bête n'a l'audace de s'attarder et de ne pas accourir, toutes affaires cessantes, si ce n'est le seigneur Renart, ce fourbe, que les autres ne cessent d'accuser et de calomnier devant le roi pour son orgueil et son inconduite. Et Ysengrin, qui ne le porte pas dans son cœur, se plaint solennellement le premier et dit au roi : " Cher et noble roi, fais-moi donc justice de l'adultère que Renart a commis avec mon épouse, dame Hersent, après l'avoir enfermé dans Maupertuis sa demeure pour lui faire violence et pour uriner sur tous mes louveteaux : c'est la plus fraîche de ses offenses. […] " Le roi lui répond : "Ysengrin, renoncez à ce procès. Loin d'en tirer profit, vous ne faites que rappeler votre infortune. Bien naïfs sont les rois et les comtes et ceux qui tiennent les grandes assemblées récoltent des cornes par les temps qui courent. Jamais, d'un si petit dommage ne naquit tant de désolation et de fureur. Croyez-moi, dans ce genre d'affaire, il vaut mieux se taire." ... »

Fol. 1
fr_12584_000

Page de garde en parchemin avec notes à la plume

Plus de détails sur la page

Le manuscrit est recouvert d’une reliure de cuir rouge à filets dorés datant du 18e siècle. L'intérieur est doublé d'une page de papier marbré où est inscrite la « cote » du document, qui indique son classement dans les collections de la Bibliothèque : il s'agit du manuscrit Français 12584.
Comme la plupart des livres du Moyen Âge, ce manuscrit a été réalisé en parchemin. C'est une peau animale, le plus souvent de mouton, soigneusement préparée pour recevoir l'écriture. Mais le parchemin reste un produit de grand luxe : près de 300 peaux de moutons sont nécessaires pour un manuscrit, parfois bien davantage. Le papier ne se répandra en Europe qu'à la fin du 13e siècle.

Page de garde en parchemin avec notes à la plume
fr_12584_001couve

Fol. 1

Plus de détails sur la page

Le commanditaire du manuscrit
Le personnage représenté agenouillé en prière aux pieds de la Vierge à l’Enfant est sans doute le commanditaire, c'est-à-dire celui qui a commandé le manuscrit à l'atelier de copie. Peut-être est-ce le bibliophile Guy de Roye (v. 1345-1409), archevêque de Tours, Sens et Reims, ou un membre de la famille des Dammartin.


La question de l'auteur
« Pierrot, qui mit son intelligence et son art à écrire en vers l'histoire de Renart et d'Ysengrin son cher compère… »
Ainsi commence le texte qui laisse croire qu'un certain Pierrot en est l'auteur. Il s'agit d'un clerc, c'est-à-dire un moine savant, connu sous le nom de Pierre de Saint-Cloud. C'est le premier contributeur du Roman de Renart, mais il n'en est pas le seul. Après lui, une vingtaine de clercs restés anonymes se sont amusés à filer les aventures du goupil et du loup, ajoutant des épisodes ou les remaniant à leur gré. Ainsi s'est constitué le Roman de Renart, en un ensemble de récits décousus que l'on appelle des « branches » et que les copistes ont rassemblé dans un même manuscrit.

« ... À l'approche de l'Ascension, sire Noble le lion convoque toutes les bêtes dans son palais pour tenir sa cour. Aucune bête n'a l'audace de s'attarder et de ne pas accourir, toutes affaires cessantes, si ce n'est le seigneur Renart, ce fourbe, que les autres ne cessent d'accuser et de calomnier devant le roi pour son orgueil et son inconduite. Et Ysengrin, qui ne le porte pas dans son cœur, se plaint solennellement le premier et dit au roi : " Cher et noble roi, fais-moi donc justice de l'adultère que Renart a commis avec mon épouse, dame Hersent, après l'avoir enfermé dans Maupertuis sa demeure pour lui faire violence et pour uriner sur tous mes louveteaux : c'est la plus fraîche de ses offenses. […] " Le roi lui répond : "Ysengrin, renoncez à ce procès. Loin d'en tirer profit, vous ne faites que rappeler votre infortune. Bien naïfs sont les rois et les comtes et ceux qui tiennent les grandes assemblées récoltent des cornes par les temps qui courent. Jamais, d'un si petit dommage ne naquit tant de désolation et de fureur. Croyez-moi, dans ce genre d'affaire, il vaut mieux se taire." ... »

Fol. 1
fr_12584_014v

Fol. 14v

Plus de détails sur la page

Siège de Maupertuis

1. Le roi Noble le lion armé d’un coutelas, Bruyant le taureau et Tardif le limaçon portant l’enseigne à la poursuite de Renart qui s’est réfugié dans son château de Maupertuis
2. Renart blessé et épuisé par le combat prend un bain et goûte les mets que lui présentent sur une table ses trois fils
3. Le roi Noble suivi des animaux armés s’approchent du château où s’est réfugié Renart

« … voilà le seigneur Ysengrin, Belin le mouton, Brun l'ours, Pelé le rat, Tibert le chat, et Chanteclerc, et Dame Pinte avec ses compagnes, et Ferrand le roncin, et Roenel le mâtin ! Suivis par Frobert le grillon, Petitfouineur le furet, après eux Bacent le sanglier aux dents acérées, Bruyant le taureau furieux, Brichemer le cerf à bride abattue. C'est Tardif le limaçon qui porte l'enseigne et les conduit à travers la campagne. Renart regarde derrière lui et voit bien qu'ils arrivent sur lui… Il ne pourra bientôt plus leur résister. La gueule écumante, il est talonné par tous les autres qui lui arrachent les poils et lui lacèrent le dos. Pour peu il leur tombe dans les mains et s'est par miracle qu'il leur échappe et parvient à se mettre à l'abri dans sa forteresse de Maupertuis… Sa femme et ses trois fils viennent à sa rencontre. Ils le voient blessé, le plaignent et pansent ses plaies qui saignent. On prépare le dîner. Renart est si fatigué qu'il ne mange que la cuisse d'une poule et son croupion. Sa dame lui fait prendre un bon bain et le soigne si bien qu'il recouvre vite la santé.

Monseigneur Noble, l’empereur, arrive au château où se trouve Renart. Il voit la formidable enceinte, les murailles, les tours, les bastions, les fortifications, les donjons, si hauts qu'une flèche n’en atteindrait pas le sommet. Il voit les fossés et les murs, solides, épais, hauts, inébranlables. Au sommet du château, il aperçoit les créneaux qui protègent l’entrée du terrier, ainsi que le pont-levis relevé, la chaîne remontée. Le château est construit sur un rocher. Le roi s'en approche, le plus possible et met pied à terre devant la porte, avec toutes sa suite. La compagnie se disperse autour du château, chacun dressant sa tente et s'installant un peu partout. Maintenant, Renart a des raisons d'avoir peur. Pourtant, aucun assaut n'en viendra à bout. Jamais son château ne sera pris de force, jamais, à moins qu’on ne le réduise par la trahison ou par la faim… »

Fol. 14v
fr_12584_015

Fol. 15

Fol. 15
fr_12584_014v

Fol. 14v

Plus de détails sur la page

Siège de Maupertuis

1. Le roi Noble le lion armé d’un coutelas, Bruyant le taureau et Tardif le limaçon portant l’enseigne à la poursuite de Renart qui s’est réfugié dans son château de Maupertuis
2. Renart blessé et épuisé par le combat prend un bain et goûte les mets que lui présentent sur une table ses trois fils
3. Le roi Noble suivi des animaux armés s’approchent du château où s’est réfugié Renart

« … voilà le seigneur Ysengrin, Belin le mouton, Brun l'ours, Pelé le rat, Tibert le chat, et Chanteclerc, et Dame Pinte avec ses compagnes, et Ferrand le roncin, et Roenel le mâtin ! Suivis par Frobert le grillon, Petitfouineur le furet, après eux Bacent le sanglier aux dents acérées, Bruyant le taureau furieux, Brichemer le cerf à bride abattue. C'est Tardif le limaçon qui porte l'enseigne et les conduit à travers la campagne. Renart regarde derrière lui et voit bien qu'ils arrivent sur lui… Il ne pourra bientôt plus leur résister. La gueule écumante, il est talonné par tous les autres qui lui arrachent les poils et lui lacèrent le dos. Pour peu il leur tombe dans les mains et s'est par miracle qu'il leur échappe et parvient à se mettre à l'abri dans sa forteresse de Maupertuis… Sa femme et ses trois fils viennent à sa rencontre. Ils le voient blessé, le plaignent et pansent ses plaies qui saignent. On prépare le dîner. Renart est si fatigué qu'il ne mange que la cuisse d'une poule et son croupion. Sa dame lui fait prendre un bon bain et le soigne si bien qu'il recouvre vite la santé.

Monseigneur Noble, l’empereur, arrive au château où se trouve Renart. Il voit la formidable enceinte, les murailles, les tours, les bastions, les fortifications, les donjons, si hauts qu'une flèche n’en atteindrait pas le sommet. Il voit les fossés et les murs, solides, épais, hauts, inébranlables. Au sommet du château, il aperçoit les créneaux qui protègent l’entrée du terrier, ainsi que le pont-levis relevé, la chaîne remontée. Le château est construit sur un rocher. Le roi s'en approche, le plus possible et met pied à terre devant la porte, avec toutes sa suite. La compagnie se disperse autour du château, chacun dressant sa tente et s'installant un peu partout. Maintenant, Renart a des raisons d'avoir peur. Pourtant, aucun assaut n'en viendra à bout. Jamais son château ne sera pris de force, jamais, à moins qu’on ne le réduise par la trahison ou par la faim… »

Fol. 14v
fr_12584_015

Fol. 15

Fol. 15
fr_12584_015v

Fol. 15v

Plus de détails sur la page

« … Le roi convoque sa troupe de bon matin. "Préparons nous à l'attaque car je veux débusquer ce mauvais larron", dit-il. A ces mots, tous laissent éclater leur joie et s'élancent vers le château à grand bruit. Quel redoutable assaut ! On n'en a jamais vu de pareil. Ils assaillent tout le jour et jusqu'à la nuit tombée. Ils reprennent le lendemain, mais ne peuvent entamer le château, pas même en arracher une seule pierre ! Le roi reste là au moins six mois, sans que Renart ne perde un sou. Pourtant il n’y a pas eu un seul jour où ils n’ont attaqué le donjon qui est resté intact… »

Fol. 15v
fr_12584_016

Fol. 16

Plus de détails sur la page

Siège de Maupertuis

1. Le roi Noble le lion dort dans son lit de camp
2. Renart, sorti subrepticement de Maupertuis, se glisse dans le lit de la reine Fière la lionne
3. Brichemer le cerf, Belin le mouton, Bruyant le taureau et Noble le lion poursuivent Renart en brandissant leurs armes

« … Épuisé par les assauts, chacun s'est retiré dans sa tente pour une longue nuit tranquille. Seule la reine Fière la lionne, fâchée contre son époux, s'est couchée à l'écart. Et voilà que Renart, sorti de son château en toute quiétude, les voit tous endormis sous les arbres. Quel tour diabolique il peut leur jouer là ! L'un après l'autre, Renart les attache solidement à leur arbre, sans oublier le roi qu'il lie par la queue. Il s'approche ensuite de la reine et se glisse entre ses pattes sans qu'elle ne se méfie de lui. La lionne croit que s'est son mari venu se réconcilier avec elle. Quand elle s'aperçoit de sa méprise, Fière pousse un tel cri que toutes les bêtes se réveillent en sursaut. Tous hurlent en voyant que Renart est avec la reine et qu'eux, liés aux arbres, sont incapables de la secourir. Mais Renart a oublié d'attacher Tardif le limaçon qui court libérer les autres. D'un coup d'épée il tranche les nœuds, coupant à l'un le pied, à l'autre la queue ! Tous rejoignent le roi à grand bruit et s'élancent armes brandies vers Renart qui détale. Au moment où le goupil entre dans sa tanière, Tardif le saisit par la queue et le traîne jusqu'au roi. Toute l'armée en frémit : voilà que Renart est pris ! … »

Fol. 16
fr_12584_015v

Fol. 15v

Plus de détails sur la page

« … Le roi convoque sa troupe de bon matin. "Préparons nous à l'attaque car je veux débusquer ce mauvais larron", dit-il. A ces mots, tous laissent éclater leur joie et s'élancent vers le château à grand bruit. Quel redoutable assaut ! On n'en a jamais vu de pareil. Ils assaillent tout le jour et jusqu'à la nuit tombée. Ils reprennent le lendemain, mais ne peuvent entamer le château, pas même en arracher une seule pierre ! Le roi reste là au moins six mois, sans que Renart ne perde un sou. Pourtant il n’y a pas eu un seul jour où ils n’ont attaqué le donjon qui est resté intact… »

Fol. 15v
fr_12584_016

Fol. 16

Plus de détails sur la page

Siège de Maupertuis

1. Le roi Noble le lion dort dans son lit de camp
2. Renart, sorti subrepticement de Maupertuis, se glisse dans le lit de la reine Fière la lionne
3. Brichemer le cerf, Belin le mouton, Bruyant le taureau et Noble le lion poursuivent Renart en brandissant leurs armes

« … Épuisé par les assauts, chacun s'est retiré dans sa tente pour une longue nuit tranquille. Seule la reine Fière la lionne, fâchée contre son époux, s'est couchée à l'écart. Et voilà que Renart, sorti de son château en toute quiétude, les voit tous endormis sous les arbres. Quel tour diabolique il peut leur jouer là ! L'un après l'autre, Renart les attache solidement à leur arbre, sans oublier le roi qu'il lie par la queue. Il s'approche ensuite de la reine et se glisse entre ses pattes sans qu'elle ne se méfie de lui. La lionne croit que s'est son mari venu se réconcilier avec elle. Quand elle s'aperçoit de sa méprise, Fière pousse un tel cri que toutes les bêtes se réveillent en sursaut. Tous hurlent en voyant que Renart est avec la reine et qu'eux, liés aux arbres, sont incapables de la secourir. Mais Renart a oublié d'attacher Tardif le limaçon qui court libérer les autres. D'un coup d'épée il tranche les nœuds, coupant à l'un le pied, à l'autre la queue ! Tous rejoignent le roi à grand bruit et s'élancent armes brandies vers Renart qui détale. Au moment où le goupil entre dans sa tanière, Tardif le saisit par la queue et le traîne jusqu'au roi. Toute l'armée en frémit : voilà que Renart est pris ! … »

Fol. 16
fr_12584_016v

Fol. 16v

Plus de détails sur la page

1. Délivré par Tardif le limaçon, que Renart avait oublié d'attacher, Noble écoute les suggestions d'Ysengrin pour punir Renart qui se trouve pris à son tour.
2. Sur l'ordre de Noble, Ysengrin conduit Renart au gibet.

« … La capture de Renart met en joie tous les gens du pays. Ils le conduisent au gibet pour le pendre car le roi ne veut pas de rançon. "Sire, dit Ysengrin au roi, pour l'amour de dieu, livrez-le-moi. J'en tirerai une telle vengeance qu'on le saura partout en France." Mais le roi n'y consent pas, ce qu'approuvent ses sujets. Il fait bander les yeux de Renart et lui dit : "Voici des instruments de torture propres à vous faire payer tous les outrages commis dans votre vie, et en particulier celui contre la reine, quand vous étiez prêt à coucher avec elle et à me couvrir de honte. Je sais maintenant ce qu'il me reste à faire. Qu'on lui mette la corde au cou !" A ces mots, Ysengrin se lève et attrape Renart par le collet. Il lui assène un tel coup que l'autre en lâche un pet. … »

Fol. 16v
fr_12584_017

Fol. 17

Plus de détails sur la page

1. Grimbert le blaireau intervient en faveur de son ami Renart qui se tire de cette fâcheuse situation en promettant d'aller en pèlerinage à Rome.
2. Grimbert parle avec la reine Fière la lionne

« … La foule se rue sur lui. Renart se débat tant qu'il peut mais s'effraie de se voir mourir si vite. Il n'y a là que des ennemis. Chacun sait que c'est dans de pareils cas, quand on est ligoté ou pris de force, que l'on peut savoir qui vous aime et se soucie de vous. A voir Renart mis en pièce, Grimbert pleure et prie et implore : n'est-il pas son parent, son ami ? Or le voilà attaché et captif. Mais il ne sait comment le secourir…
L'orgueilleuse Dame Fière, qui est pleine de qualité et de charme, est sortie de sa chambre en tremblant de douleur devant l'affront qu'elle a subi. Elle se repend d'avoir donné son anneau à Renart, sachant bien qu'un tel cadeau peut lui attirer des ennuis. Mais elle n'est laisse rien paraître et remet à Grimbert un talisman grâce auquel il n'aura pas à redouter la mort… »

Fol. 17
fr_12584_016v

Fol. 16v

Plus de détails sur la page

1. Délivré par Tardif le limaçon, que Renart avait oublié d'attacher, Noble écoute les suggestions d'Ysengrin pour punir Renart qui se trouve pris à son tour.
2. Sur l'ordre de Noble, Ysengrin conduit Renart au gibet.

« … La capture de Renart met en joie tous les gens du pays. Ils le conduisent au gibet pour le pendre car le roi ne veut pas de rançon. "Sire, dit Ysengrin au roi, pour l'amour de dieu, livrez-le-moi. J'en tirerai une telle vengeance qu'on le saura partout en France." Mais le roi n'y consent pas, ce qu'approuvent ses sujets. Il fait bander les yeux de Renart et lui dit : "Voici des instruments de torture propres à vous faire payer tous les outrages commis dans votre vie, et en particulier celui contre la reine, quand vous étiez prêt à coucher avec elle et à me couvrir de honte. Je sais maintenant ce qu'il me reste à faire. Qu'on lui mette la corde au cou !" A ces mots, Ysengrin se lève et attrape Renart par le collet. Il lui assène un tel coup que l'autre en lâche un pet. … »

Fol. 16v
fr_12584_017

Fol. 17

Plus de détails sur la page

1. Grimbert le blaireau intervient en faveur de son ami Renart qui se tire de cette fâcheuse situation en promettant d'aller en pèlerinage à Rome.
2. Grimbert parle avec la reine Fière la lionne

« … La foule se rue sur lui. Renart se débat tant qu'il peut mais s'effraie de se voir mourir si vite. Il n'y a là que des ennemis. Chacun sait que c'est dans de pareils cas, quand on est ligoté ou pris de force, que l'on peut savoir qui vous aime et se soucie de vous. A voir Renart mis en pièce, Grimbert pleure et prie et implore : n'est-il pas son parent, son ami ? Or le voilà attaché et captif. Mais il ne sait comment le secourir…
L'orgueilleuse Dame Fière, qui est pleine de qualité et de charme, est sortie de sa chambre en tremblant de douleur devant l'affront qu'elle a subi. Elle se repend d'avoir donné son anneau à Renart, sachant bien qu'un tel cadeau peut lui attirer des ennuis. Mais elle n'est laisse rien paraître et remet à Grimbert un talisman grâce auquel il n'aura pas à redouter la mort… »

Fol. 17
Renart dans le puits

Fol. 39v

Plus de détails sur la page

1. Renart, qui assoiffé boit l'eau du puits, est surpris par son reflet
2. Renart descend dans le puits, croyant y avoir vu sa femme Hermeline
3. Le deuxième seau remonte hors du puits, tandis que Renart descend au fond

« … Seigneur, écoutez la prodigieuse aventure ! En ce puits, il y a deux seaux. Quand l'un remonte l'autre descend. Renart irrité s'appuie sur la margelle et s'avise à regarder au fond. Dans son reflet, il croit voir Hermeline, son épouse bien aimée. Il lui demande rudement : "Dis moi que fais-tu là ?" C'est l'écho de sa voix qui lui répond. Il l'appelle une seconde fois. L'écho remonte une nouvelle fois. Renart est stupéfait d'entendre cette voix. Il met les pattes dans le sceau et, sans y prendre garde, le voilà qui descend ! Quelle fâcheuse aventure. Une fois dans l'eau, il comprend son erreur… »

Fol. 39v
fr_12584_040

Fol. 40

Plus de détails sur la page

Ysengrin se laisse convaincre par Renart de descendre à son tour dans le puits

« … Au même moment, Ysengrin quittait sa lande en quête de nourriture. Sur son chemin, il tombe sur le puits où Renart le rouquin se languit. Comme lui, il se penche sur la margelle et comme lui, voit dans son reflet Dame Hersant, son épouse bien aimée, en compagnie de Renart ! "Quel sort cruel que le mien, se dit-il. Je suis outragé, déshonoré, par ma femme que Renart a entraînée avec lui dans ce puits." Renart le laisse insulter sa dame un moment puis l'appelle :

– "Je suis feu Renart, jadis votre compère, moi qui était le maître des ruses. Maintenant mon âme est entre les mains du seigneur. Pardonnez-moi, compère, des mauvais tours que je vous ai joués.

– J'y consens, dit Ysengrin, que toutes vos fautes vous soient pardonnées. Mais votre mort m'afflige, cher compère.

– Moi, au contraire, j'en suis ravi. Mon âme est ici au paradis. Il y a là des prés, des bois, des champs, des prairies, d'immenses richesses, et quantité de vaches, de bœufs, de brebis, de lièvres, de moutons..."

Ysengrin jure qu'il voudrait bien lui aussi s'y trouver. Mais Renart lui répond qu'il ne le mérite pas, l'ayant toujours soupçonné au sujet de sa femme alors que, maintenant qu'il est au paradis il peut affirmer ne lui avoir jamais manqué de respect. Ysengrin est prêt à le croire et à tout lui pardonner pourvu qu'il puisse lui aussi pénétrer dans ce lieu.

– "Ici vous pouvez voir la fameuse balance, celle qui pèse le Bien et le Mal, lui dit Renart en montrant le sceau du doigt. Lorsque le Bien l'emporte, la balance descend jusqu'ici, alors que le Mal reste là-haut. Mais avant d'y monter, tu dois confesser tes péchés."… »

Fol. 40
Renart dans le puits

Fol. 39v

Plus de détails sur la page

1. Renart, qui assoiffé boit l'eau du puits, est surpris par son reflet
2. Renart descend dans le puits, croyant y avoir vu sa femme Hermeline
3. Le deuxième seau remonte hors du puits, tandis que Renart descend au fond

« … Seigneur, écoutez la prodigieuse aventure ! En ce puits, il y a deux seaux. Quand l'un remonte l'autre descend. Renart irrité s'appuie sur la margelle et s'avise à regarder au fond. Dans son reflet, il croit voir Hermeline, son épouse bien aimée. Il lui demande rudement : "Dis moi que fais-tu là ?" C'est l'écho de sa voix qui lui répond. Il l'appelle une seconde fois. L'écho remonte une nouvelle fois. Renart est stupéfait d'entendre cette voix. Il met les pattes dans le sceau et, sans y prendre garde, le voilà qui descend ! Quelle fâcheuse aventure. Une fois dans l'eau, il comprend son erreur… »

Fol. 39v
fr_12584_040

Fol. 40

Plus de détails sur la page

Ysengrin se laisse convaincre par Renart de descendre à son tour dans le puits

« … Au même moment, Ysengrin quittait sa lande en quête de nourriture. Sur son chemin, il tombe sur le puits où Renart le rouquin se languit. Comme lui, il se penche sur la margelle et comme lui, voit dans son reflet Dame Hersant, son épouse bien aimée, en compagnie de Renart ! "Quel sort cruel que le mien, se dit-il. Je suis outragé, déshonoré, par ma femme que Renart a entraînée avec lui dans ce puits." Renart le laisse insulter sa dame un moment puis l'appelle :

– "Je suis feu Renart, jadis votre compère, moi qui était le maître des ruses. Maintenant mon âme est entre les mains du seigneur. Pardonnez-moi, compère, des mauvais tours que je vous ai joués.

– J'y consens, dit Ysengrin, que toutes vos fautes vous soient pardonnées. Mais votre mort m'afflige, cher compère.

– Moi, au contraire, j'en suis ravi. Mon âme est ici au paradis. Il y a là des prés, des bois, des champs, des prairies, d'immenses richesses, et quantité de vaches, de bœufs, de brebis, de lièvres, de moutons..."

Ysengrin jure qu'il voudrait bien lui aussi s'y trouver. Mais Renart lui répond qu'il ne le mérite pas, l'ayant toujours soupçonné au sujet de sa femme alors que, maintenant qu'il est au paradis il peut affirmer ne lui avoir jamais manqué de respect. Ysengrin est prêt à le croire et à tout lui pardonner pourvu qu'il puisse lui aussi pénétrer dans ce lieu.

– "Ici vous pouvez voir la fameuse balance, celle qui pèse le Bien et le Mal, lui dit Renart en montrant le sceau du doigt. Lorsque le Bien l'emporte, la balance descend jusqu'ici, alors que le Mal reste là-haut. Mais avant d'y monter, tu dois confesser tes péchés."… »

Fol. 40
Le piège du puits

Fol. 41v

Plus de détails sur la page

1. Renart penché au bord du puits exhorte d'Ysengrin qui imprudemment a pris sa place
2. Un frère cuisinier fait atteler l'âne à la poulie pour puiser de l'eau.

« … Le loup prie longuement avant de sauter dans le seau.

– "Compère, pourquoi t'en vas-tu ? demande Ysengrin au goupil qu’il croise en descendant.

– Pas la peine de faire la grimace. Il y a ici une coutume qui veut que, lorsque l’un arrive, l’autre parte. C’est ce qui se passe. Je monte au paradis et tu descends en enfer. J’ai échappé au diable, mais toi, tu vas chez les démons. Tu es au fond du gouffre, moi je m’en suis sorti"…

Seigneurs, écoutez maintenant comment les moines, à trop manger, ont perdu toute énergie. Et comme leurs serviteurs sont tout aussi paresseux, ils manquent d'eau. Mais le frère cuisinier chargé des repas recouvre ses forces et se rend au puit avec trois compagnons. Il attelle la poulie à l'âne qui s'évertue à tirer. … »

Fol. 41v
fr_12584_042

Fol. 42

Plus de détails sur la page

1. À la surprise des frères, c'est Ysengrin qui remonte dans le sceau.
2. Ysengrin, rossé et blessé par les moines, contrefait le mort.
3. Sur l'avis de l'abbé, les frères abandonnent le loup.

« … Incapable d'avancer ou de reculer, l'âne souffre le martyre sous les coups de bâton répétés. Un moine se penche vers le puits et, oh surprise, y découvre ahuri que l'âne tire à grand peine un loup. Les voilà pris de panique ; tous se précipitent à la maison, se munir qui d'un bâton, qui d'un épieu. L'abbé se saisit d'un gourdin énorme et pointu, le prieur d'un chandelier. Ils se mettent en marche vers le puits, bien résolus à se battre. Les moines font tirer l'âne et lui prêtent main forte pour remonter le seau. Sans plus attendre, Ysengrin bondit et cherche à s'enfuir tandis que les chiens s'élancent à sa poursuite, lui déchirant la fourrure de leurs crocs. Les moines le rattrapent et le rouent de coups. L'un d'eux le frappe sur l'échine. Il s'évanouit quatre fois et, à bout de souffrance et de colère, s'étend sur le bord du chemin à faire le mort. Mais voilà que survient le prieur, un couteau à la main, il veut dépecer le loup pour s'emparer de la peau. La dernière heure a sonné pour Ysengrin, quand l'abbé s'écrit : "Arrêtez ! Cette peau a trop souffert, elle est en lambeaux. Ce loup n'attaquera plus personne ; le pays en est délivré. Retournons sur nos pas." Quand Ysengrin, après avoir souffert le martyre, constate qu'il n'y a plus personne. Il prend la fuite dans d'atroces souffrances car on lui a brisé les reins. … »

Fol. 42
Le piège du puits

Fol. 41v

Plus de détails sur la page

1. Renart penché au bord du puits exhorte d'Ysengrin qui imprudemment a pris sa place
2. Un frère cuisinier fait atteler l'âne à la poulie pour puiser de l'eau.

« … Le loup prie longuement avant de sauter dans le seau.

– "Compère, pourquoi t'en vas-tu ? demande Ysengrin au goupil qu’il croise en descendant.

– Pas la peine de faire la grimace. Il y a ici une coutume qui veut que, lorsque l’un arrive, l’autre parte. C’est ce qui se passe. Je monte au paradis et tu descends en enfer. J’ai échappé au diable, mais toi, tu vas chez les démons. Tu es au fond du gouffre, moi je m’en suis sorti"…

Seigneurs, écoutez maintenant comment les moines, à trop manger, ont perdu toute énergie. Et comme leurs serviteurs sont tout aussi paresseux, ils manquent d'eau. Mais le frère cuisinier chargé des repas recouvre ses forces et se rend au puit avec trois compagnons. Il attelle la poulie à l'âne qui s'évertue à tirer. … »

Fol. 41v
fr_12584_042

Fol. 42

Plus de détails sur la page

1. À la surprise des frères, c'est Ysengrin qui remonte dans le sceau.
2. Ysengrin, rossé et blessé par les moines, contrefait le mort.
3. Sur l'avis de l'abbé, les frères abandonnent le loup.

« … Incapable d'avancer ou de reculer, l'âne souffre le martyre sous les coups de bâton répétés. Un moine se penche vers le puits et, oh surprise, y découvre ahuri que l'âne tire à grand peine un loup. Les voilà pris de panique ; tous se précipitent à la maison, se munir qui d'un bâton, qui d'un épieu. L'abbé se saisit d'un gourdin énorme et pointu, le prieur d'un chandelier. Ils se mettent en marche vers le puits, bien résolus à se battre. Les moines font tirer l'âne et lui prêtent main forte pour remonter le seau. Sans plus attendre, Ysengrin bondit et cherche à s'enfuir tandis que les chiens s'élancent à sa poursuite, lui déchirant la fourrure de leurs crocs. Les moines le rattrapent et le rouent de coups. L'un d'eux le frappe sur l'échine. Il s'évanouit quatre fois et, à bout de souffrance et de colère, s'étend sur le bord du chemin à faire le mort. Mais voilà que survient le prieur, un couteau à la main, il veut dépecer le loup pour s'emparer de la peau. La dernière heure a sonné pour Ysengrin, quand l'abbé s'écrit : "Arrêtez ! Cette peau a trop souffert, elle est en lambeaux. Ce loup n'attaquera plus personne ; le pays en est délivré. Retournons sur nos pas." Quand Ysengrin, après avoir souffert le martyre, constate qu'il n'y a plus personne. Il prend la fuite dans d'atroces souffrances car on lui a brisé les reins. … »

Fol. 42
fr_12584_058v

Fol. 58v

Plus de détails sur la page

1. Tibert le chat est délivré de la corde par un coup maladroit d’un vilain et parvient à s’enfuir loin des paysans armés de bâtons
2. Tibert et Renart qui s’est emparé d’un oiseau s’en vont chacun dans leur maison

 

Fol. 58v
fr_12584_059

Fol. 59

Plus de détails sur la page

1. Renart, rentré chez lui, retrouve sa femme Hermeline à qui il prépare l’oiseau qu’il a capturé et raconte comment il s’est joué de Tibert le chat
2. Renart qui s’est introduit dans la ferme de Constant des Noues tente d’attirer à lui les poules qui picorent devant lui, protégées par une solide clôture

« … Il arrive que Renart, ce méchant drôle, qui a plus d'un tour dan son sac, se dirige vers une ferme. Elle regorge de poules et de coqs, de canes et de canards, de jars et d'oie. Le maître, Constant des Noues, habite tout près de la clôture dans une maison où il ne manque de rien, ni de viande salée, ni de jambons, ni de blé, ni de fruits de toutes sortes. Il a enfermé ses poules dans un jardin bien clos de gros pieux pointus et renforcé d'un buisson d'aubépines. Sans bruit, tête baissée, Renart se dirige de ce côté. Mais trop robuste, la haie contrarie ses projets : impossible d'en venir à bout, même en se cachant ou en sautant ! Or voici qu'il aperçoit à l'angle de la clôture un pieu brisé qui lui permet de se glisser à l'intérieur. Il traverse la clôture et se laisse tomber comme une masse pour ne pas être vu. Mais les poules l'ont vu chuter et chacune s'empresse de s'enfuir. …

Messire Chanteclerc, le coq, s'était juché sur un tas de fumier. Il va au-devant d'elles, fier et majestueux, les pattes emplumées, le cou dressé, et leur demande pourquoi elles fuient la maison.

– "Nous avons eu peur, dit Pinte, la poule la plus savante. Je ne sais quelle bête sauvage avons-nous vue qui ne tardera pas à nous faire du mal."

– "Ce n'est rien du tout, répond le coq, n'ayez aucune crainte. Ici vous êtes en sécurité.

– "Par ma foi, reprit Pinte, je l'ai vu. Je l'ai bel et bien vu, je vous le jure. J'ai vu la clôture remuer."

– "Pinte, dit-il, n'insistez pas. Vous n'avez rien à craindre. Je ne connais pas de putois ni de goupil assez audacieux pour pénétrer dans le potager. C'est une plaisanterie. Retournez où vous étiez". Et Chanteclerc de retourner sur son tas de fumier. … »

Fol. 59
fr_12584_058v

Fol. 58v

Plus de détails sur la page

1. Tibert le chat est délivré de la corde par un coup maladroit d’un vilain et parvient à s’enfuir loin des paysans armés de bâtons
2. Tibert et Renart qui s’est emparé d’un oiseau s’en vont chacun dans leur maison

 

Fol. 58v
fr_12584_059

Fol. 59

Plus de détails sur la page

1. Renart, rentré chez lui, retrouve sa femme Hermeline à qui il prépare l’oiseau qu’il a capturé et raconte comment il s’est joué de Tibert le chat
2. Renart qui s’est introduit dans la ferme de Constant des Noues tente d’attirer à lui les poules qui picorent devant lui, protégées par une solide clôture

« … Il arrive que Renart, ce méchant drôle, qui a plus d'un tour dan son sac, se dirige vers une ferme. Elle regorge de poules et de coqs, de canes et de canards, de jars et d'oie. Le maître, Constant des Noues, habite tout près de la clôture dans une maison où il ne manque de rien, ni de viande salée, ni de jambons, ni de blé, ni de fruits de toutes sortes. Il a enfermé ses poules dans un jardin bien clos de gros pieux pointus et renforcé d'un buisson d'aubépines. Sans bruit, tête baissée, Renart se dirige de ce côté. Mais trop robuste, la haie contrarie ses projets : impossible d'en venir à bout, même en se cachant ou en sautant ! Or voici qu'il aperçoit à l'angle de la clôture un pieu brisé qui lui permet de se glisser à l'intérieur. Il traverse la clôture et se laisse tomber comme une masse pour ne pas être vu. Mais les poules l'ont vu chuter et chacune s'empresse de s'enfuir. …

Messire Chanteclerc, le coq, s'était juché sur un tas de fumier. Il va au-devant d'elles, fier et majestueux, les pattes emplumées, le cou dressé, et leur demande pourquoi elles fuient la maison.

– "Nous avons eu peur, dit Pinte, la poule la plus savante. Je ne sais quelle bête sauvage avons-nous vue qui ne tardera pas à nous faire du mal."

– "Ce n'est rien du tout, répond le coq, n'ayez aucune crainte. Ici vous êtes en sécurité.

– "Par ma foi, reprit Pinte, je l'ai vu. Je l'ai bel et bien vu, je vous le jure. J'ai vu la clôture remuer."

– "Pinte, dit-il, n'insistez pas. Vous n'avez rien à craindre. Je ne connais pas de putois ni de goupil assez audacieux pour pénétrer dans le potager. C'est une plaisanterie. Retournez où vous étiez". Et Chanteclerc de retourner sur son tas de fumier. … »

Fol. 59
fr_12584_059v

Fol. 59v

Fol. 59v
fr_12584_060

Fol. 60

Plus de détails sur la page

Renart s’apprête à sauter sur Chantecler le coq

« … Quand Renart est sûr de son coup, (voyez son extrême prudence et son habileté), quand il voit que le coq s’est endormi, il s’approche de lui sans tarder. Renart, qui trompe tout le monde et connaît tant de mauvais tours, rampe pas à pas, tout doucement, jusqu’au coq. Dès qu'il l'aperçoit, Renart veut le happer. Mais l’impatience lui fait rater son coup ; le coq a sauté de côté. Renart peste contre la malchance et cherche aussitôt un moyen de tromper Chanteclerc. Car s’il ne le mange pas, il aura fait tout cela pour rien.

– "Chanteclerc, dit Renart, ne te sauve pas, n'aie pas peur ! Je me réjouis de te voir bien portant car tu es mon cousin germain."

Rassuré, le coq se met à chanter joyeusement. Et Renart lui dit : –"Te souviens-tu de Chanteclin, ton père ? Aucun coq ne saura jamais égaler son chant qui s'entendait à plusieurs lieues. Il atteignait des notes très aiguës, la voix puissante, les yeux fermés. … »

Fol. 60
fr_12584_059v

Fol. 59v

Fol. 59v
fr_12584_060

Fol. 60

Plus de détails sur la page

Renart s’apprête à sauter sur Chantecler le coq

« … Quand Renart est sûr de son coup, (voyez son extrême prudence et son habileté), quand il voit que le coq s’est endormi, il s’approche de lui sans tarder. Renart, qui trompe tout le monde et connaît tant de mauvais tours, rampe pas à pas, tout doucement, jusqu’au coq. Dès qu'il l'aperçoit, Renart veut le happer. Mais l’impatience lui fait rater son coup ; le coq a sauté de côté. Renart peste contre la malchance et cherche aussitôt un moyen de tromper Chanteclerc. Car s’il ne le mange pas, il aura fait tout cela pour rien.

– "Chanteclerc, dit Renart, ne te sauve pas, n'aie pas peur ! Je me réjouis de te voir bien portant car tu es mon cousin germain."

Rassuré, le coq se met à chanter joyeusement. Et Renart lui dit : –"Te souviens-tu de Chanteclin, ton père ? Aucun coq ne saura jamais égaler son chant qui s'entendait à plusieurs lieues. Il atteignait des notes très aiguës, la voix puissante, les yeux fermés. … »

Fol. 60
fr_12584_060v

Fol. 60v

Plus de détails sur la page

1. Renart et Chantecler sur un tas de fumier
2. Renart s’empare de Chantecler devant les poules de la basse-cour

« …– "Cousin Renart, cherchez-vous à m'attraper par la ruse".

– "Non, non, pas du tout. Mais chantez donc en fermant les yeux. Vous êtes mon proche parent, j'aimerais plutôt perdre une patte que de vous voir dans l'ennui."

– "Je ne te crois pas. Eloigne-toi un peu de moi et je te chanterais une chanson. Qu'aucun n'entende ma voix de fausset".

– "Allez-y cousin, chantez bien haut, que je vois si Chanteclin, mon oncle, a bien un lien de parenté avec vous."

Chanteclerc se met alors à pousser des notes aiguës, puis un cocorico, un œil fermé, l'autre ou vert, tant sa peur du Renart est grande. Renart dit : "C'est tout ? Avec Chanteclin, c'était bien autre chose ! Il chantait longtemps, les yeux fermés. On l'entendait bien à vingt fermes à la ronde." Chanteclerc le croit et s'abandonne à sa mélodie en fermant les yeux, de toutes ses forces. Sans plus attendre, Renart saisit le cop par le cou et prend la fuite, ravi de sa proie. Pinte se lamente et se désespère lorsqu'elle voit que Renart emporte Chanteclerc. … »

Fol. 60v
fr_12584_061

Fol. 61

Plus de détails sur la page

1. Renart, qui détient Chantecler, est poursuivi par les paysans
2. Renart est rattrapé par Constant et Malvoisin le mâtin (chien)
Dessins marginaux additionnels

« … Quand le soir tombe, la brave fermière veut faire rentrer ses poules. Elle les appelle mais aucune n'arrive. Elle appelle le coq et voit soudain Renart qui l'enlève et s'enfuit ! Elle s'empresse de le secourir mais n'y parvenant pas, elle décide de crier. "Au secours ! Au secours !" hurle-t-elle. Les paysans qui l'entendent se précipitent vers elle, lui demandant ce qui arrive.

– "J'ai perdu mon coq, leur dit-elle. Renart l'emporte! Il est parti par là."

"Par là, par là, s'écrient les paysans qui s'élancent après le goupil. Constant leur dit : "Vite ! poursuivez-le !" tandis qu'il siffle son chien Malvoisin. Quand enfin ils l'aperçoivent tous s'écrient : "Le voilà ! Le voilà !"<br>Chantecler sent bien qu'il est perdu s'il ne trouve pas un ruse.

– Seigneur Renart, lui dit-il, n'entendez-vous pas ces injures que vous lancent ces paysans. Constant vous talonne, lancez-lui un de vos bons mots.<br> Cette fois c'est Renart, trompeur universel, qui est bel et bien trompé. Il crie d'une voix forte : "Bien malgré vous, j'emporte celui-ci !". Lorsque Chanteclerc sent les mâchoires se desserrer, il bat des ailes et s'envole sur un pommier. Et Renart reste en bas sur un tas de fumier, penaud et dépité d'avoir laissé échapper sa proie. … »

Fol. 61
fr_12584_060v

Fol. 60v

Plus de détails sur la page

1. Renart et Chantecler sur un tas de fumier
2. Renart s’empare de Chantecler devant les poules de la basse-cour

« …– "Cousin Renart, cherchez-vous à m'attraper par la ruse".

– "Non, non, pas du tout. Mais chantez donc en fermant les yeux. Vous êtes mon proche parent, j'aimerais plutôt perdre une patte que de vous voir dans l'ennui."

– "Je ne te crois pas. Eloigne-toi un peu de moi et je te chanterais une chanson. Qu'aucun n'entende ma voix de fausset".

– "Allez-y cousin, chantez bien haut, que je vois si Chanteclin, mon oncle, a bien un lien de parenté avec vous."

Chanteclerc se met alors à pousser des notes aiguës, puis un cocorico, un œil fermé, l'autre ou vert, tant sa peur du Renart est grande. Renart dit : "C'est tout ? Avec Chanteclin, c'était bien autre chose ! Il chantait longtemps, les yeux fermés. On l'entendait bien à vingt fermes à la ronde." Chanteclerc le croit et s'abandonne à sa mélodie en fermant les yeux, de toutes ses forces. Sans plus attendre, Renart saisit le cop par le cou et prend la fuite, ravi de sa proie. Pinte se lamente et se désespère lorsqu'elle voit que Renart emporte Chanteclerc. … »

Fol. 60v
fr_12584_061

Fol. 61

Plus de détails sur la page

1. Renart, qui détient Chantecler, est poursuivi par les paysans
2. Renart est rattrapé par Constant et Malvoisin le mâtin (chien)
Dessins marginaux additionnels

« … Quand le soir tombe, la brave fermière veut faire rentrer ses poules. Elle les appelle mais aucune n'arrive. Elle appelle le coq et voit soudain Renart qui l'enlève et s'enfuit ! Elle s'empresse de le secourir mais n'y parvenant pas, elle décide de crier. "Au secours ! Au secours !" hurle-t-elle. Les paysans qui l'entendent se précipitent vers elle, lui demandant ce qui arrive.

– "J'ai perdu mon coq, leur dit-elle. Renart l'emporte! Il est parti par là."

"Par là, par là, s'écrient les paysans qui s'élancent après le goupil. Constant leur dit : "Vite ! poursuivez-le !" tandis qu'il siffle son chien Malvoisin. Quand enfin ils l'aperçoivent tous s'écrient : "Le voilà ! Le voilà !"<br>Chantecler sent bien qu'il est perdu s'il ne trouve pas un ruse.

– Seigneur Renart, lui dit-il, n'entendez-vous pas ces injures que vous lancent ces paysans. Constant vous talonne, lancez-lui un de vos bons mots.<br> Cette fois c'est Renart, trompeur universel, qui est bel et bien trompé. Il crie d'une voix forte : "Bien malgré vous, j'emporte celui-ci !". Lorsque Chanteclerc sent les mâchoires se desserrer, il bat des ailes et s'envole sur un pommier. Et Renart reste en bas sur un tas de fumier, penaud et dépité d'avoir laissé échapper sa proie. … »

Fol. 61
fr_12584_061v

Fol. 61v

Plus de détails sur la page

1. Renart parle avec le coq qui s’est réfugié dans un pommier
2. Renart s'adresse la mésange qui couve son nid dans un chêne

« Il n’est pas de sage qui ne commette une folie dans sa vie. Renart, qui trompe tout le monde, ce jour-là fut trompé. »

Fol. 61v
fr_12584_062

Fol 62

Plus de détails sur la page

1. Tandis que Renart s'approche du nid, deux chasseurs dont l'un est armé d'un gourdin arrivent derrière le goupil
2. Un moine, une hache sur l'épaule, tient en laisse deux chien
3. Un veneur tient lui aussi deux chiens en laisse
4. Renart implore la clémence du moine afin qu'il le laisse s'échapper

 

Fol 62
fr_12584_061v

Fol. 61v

Plus de détails sur la page

1. Renart parle avec le coq qui s’est réfugié dans un pommier
2. Renart s'adresse la mésange qui couve son nid dans un chêne

« Il n’est pas de sage qui ne commette une folie dans sa vie. Renart, qui trompe tout le monde, ce jour-là fut trompé. »

Fol. 61v
fr_12584_062

Fol 62

Plus de détails sur la page

1. Tandis que Renart s'approche du nid, deux chasseurs dont l'un est armé d'un gourdin arrivent derrière le goupil
2. Un moine, une hache sur l'épaule, tient en laisse deux chien
3. Un veneur tient lui aussi deux chiens en laisse
4. Renart implore la clémence du moine afin qu'il le laisse s'échapper

 

Fol 62
fr_12584_062v

Fol. 62v

Plus de détails sur la page

1. Renart est poursuivi par les chiens du moine qui le laissent s'échapper
2. Renart recontre Tibert le chat

Fol. 62v
fr_12584_063

Fol. 63

Plus de détails sur la page

Tibert le chat saute à cheval par-dessus le piège que Renart lui a tendu sur le chemin

Fol. 63
fr_12584_062v

Fol. 62v

Plus de détails sur la page

1. Renart est poursuivi par les chiens du moine qui le laissent s'échapper
2. Renart recontre Tibert le chat

Fol. 62v
fr_12584_063

Fol. 63

Plus de détails sur la page

Tibert le chat saute à cheval par-dessus le piège que Renart lui a tendu sur le chemin

Fol. 63
fr_12584_063v

Fol. 63v

Plus de détails sur la page

« C’est double plaisir de tromper le trompeur ! »

« Seigneur Renart, le chat n’est pas né de la dernière pluie, et votre manœuvre n’aura servi à rien… À malin, malin et demi. »

Fol. 63v
fr_12584_064

Fol. 64

Plus de détails sur la page

Main de lecture (dessin marginal additionnel)

Fol. 64
fr_12584_063v

Fol. 63v

Plus de détails sur la page

« C’est double plaisir de tromper le trompeur ! »

« Seigneur Renart, le chat n’est pas né de la dernière pluie, et votre manœuvre n’aura servi à rien… À malin, malin et demi. »

Fol. 63v
fr_12584_064

Fol. 64

Plus de détails sur la page

Main de lecture (dessin marginal additionnel)

Fol. 64
fr_12584_064v

Fol. 64v

Plus de détails sur la page

1. Renart parle au chat qui porte un morceau d'andouille dans sa gueule
2. Poursuivi par Renart, Tibert court vers un calvaire sans lâcher l'andouille

Fol. 64v
fr_12584_065

Fol. 65

Plus de détails sur la page

1. Renart s'éloigne tandis que le chat, l'andouille dans la gueule, reste perché sur un bras de la croix
2. Tibert dans la maison du prêtre
3. Tiécelin le corbeau perché au pied d'un moulin à vent

Fol. 65
fr_12584_064v

Fol. 64v

Plus de détails sur la page

1. Renart parle au chat qui porte un morceau d'andouille dans sa gueule
2. Poursuivi par Renart, Tibert court vers un calvaire sans lâcher l'andouille

Fol. 64v
fr_12584_065

Fol. 65

Plus de détails sur la page

1. Renart s'éloigne tandis que le chat, l'andouille dans la gueule, reste perché sur un bras de la croix
2. Tibert dans la maison du prêtre
3. Tiécelin le corbeau perché au pied d'un moulin à vent

Fol. 65
fr_12584_065v

Fol. 65v

Plus de détails sur la page

« ... Renart aperçoit alors son vieux compère Tiécelin, perché dans l'arbre, un bon fromage entre les pattes. Il l'interpelle familièrement :

– "Par les saints du Paradis, qui vois-je là ? Est-ce vous, mon compère ? Paix à l'âme de votre père, sire Rohart qui savait si bien chanter ! Souvent je l'ai entendu proclamer meilleur chanteur de France. Vous-même, dans votre enfance, aviez l'habitude de vous exercer courageusement. Savez-vous toujours chanter ? Chantez-moi donc une ritournelle !"

À cet éloge, Tiécelin ouvre le bec et pousse un cri.

– "C'est bien, dit Renard, vous avez fait des progrès. Mais si vous le voulez bien, vous pourriez encore monter d'un ton. "<br>Et le corbeau, qui se pique de bien chanter, recommence aussitôt ses cris.[...]

– "Dieu, dit Renart, comme votre voix s'éclaire et devient pure ! Si vous ne mangiez plus de noix, vous seriez le meilleur chanteur du monde ! Chantez donc une troisième fois !"

L'oiseau s'égosille de tout son souffle, et dans son effort, il ne s'aperçoit pas qu'il desserre la patte droite. Le fromage tombe à terre juste aux pieds de Renart.

– "Mon Dieu ! Je ne croyais pas que ce traître de rouquin. suivrait ses instincts. Il m'a arraché quatre plumes de l'aile droite et de la queue. Qu'il aille au diable ! J'ai eu l'occasion d'apprécier son hypocrisie et sa traîtrise." ... »

Fol. 65v
fr_12584_066

Fol. 66

Plus de détails sur la page

1. Renart saute de la charrette, les anguilles enroulées autour du cou, au grand étonnement du marchand
2. Les compagnons du marchand, ayant repris place dans la charrette, restent ébaudis de l'aventure
3. Renart s'enfuit à cheval, les anguilles autour du cou<br>4. Renart arrive à Maupertuis avec son précieux larcin

Fol. 66
fr_12584_065v

Fol. 65v

Plus de détails sur la page

« ... Renart aperçoit alors son vieux compère Tiécelin, perché dans l'arbre, un bon fromage entre les pattes. Il l'interpelle familièrement :

– "Par les saints du Paradis, qui vois-je là ? Est-ce vous, mon compère ? Paix à l'âme de votre père, sire Rohart qui savait si bien chanter ! Souvent je l'ai entendu proclamer meilleur chanteur de France. Vous-même, dans votre enfance, aviez l'habitude de vous exercer courageusement. Savez-vous toujours chanter ? Chantez-moi donc une ritournelle !"

À cet éloge, Tiécelin ouvre le bec et pousse un cri.

– "C'est bien, dit Renard, vous avez fait des progrès. Mais si vous le voulez bien, vous pourriez encore monter d'un ton. "<br>Et le corbeau, qui se pique de bien chanter, recommence aussitôt ses cris.[...]

– "Dieu, dit Renart, comme votre voix s'éclaire et devient pure ! Si vous ne mangiez plus de noix, vous seriez le meilleur chanteur du monde ! Chantez donc une troisième fois !"

L'oiseau s'égosille de tout son souffle, et dans son effort, il ne s'aperçoit pas qu'il desserre la patte droite. Le fromage tombe à terre juste aux pieds de Renart.

– "Mon Dieu ! Je ne croyais pas que ce traître de rouquin. suivrait ses instincts. Il m'a arraché quatre plumes de l'aile droite et de la queue. Qu'il aille au diable ! J'ai eu l'occasion d'apprécier son hypocrisie et sa traîtrise." ... »

Fol. 65v
fr_12584_066

Fol. 66

Plus de détails sur la page

1. Renart saute de la charrette, les anguilles enroulées autour du cou, au grand étonnement du marchand
2. Les compagnons du marchand, ayant repris place dans la charrette, restent ébaudis de l'aventure
3. Renart s'enfuit à cheval, les anguilles autour du cou<br>4. Renart arrive à Maupertuis avec son précieux larcin

Fol. 66
fr_12584_074v

Fol. 74v

Plus de détails sur la page

« Renart n’est pas aussi fort qu’Ysengrin, mais il a confiance en sa science de l’escrime, et c’est pourquoi il a accepté la bataille. Il est malin, à défaut d’être vigoureux, et sa ruse vaut bien une grande force… »

…« Après cet échange d’injures, les deux barons qui s’affrontaient en champ clos se rejettent derechef l’un contre l’autre, tenant leurs écus avec une grande élégance… Dans l’espoir d’attraper Renart, Ysengrin laisse son écu au milieu du champ. Renart lance son bâton et assène au loup un coup dont il se souviendra toute sa vie. Il lui a cassé le bras gauche. Ysengrin a vraiment mal joué… »

Fol. 74v
fr_12584_075

Fol. 75

Plus de détails sur la page

1. Renart rosse Ysengrin qui se débat à terre sur le dos
2. Ysengrin se venge en mordant férocement le bras de Renart

Fol. 75
fr_12584_074v

Fol. 74v

Plus de détails sur la page

« Renart n’est pas aussi fort qu’Ysengrin, mais il a confiance en sa science de l’escrime, et c’est pourquoi il a accepté la bataille. Il est malin, à défaut d’être vigoureux, et sa ruse vaut bien une grande force… »

…« Après cet échange d’injures, les deux barons qui s’affrontaient en champ clos se rejettent derechef l’un contre l’autre, tenant leurs écus avec une grande élégance… Dans l’espoir d’attraper Renart, Ysengrin laisse son écu au milieu du champ. Renart lance son bâton et assène au loup un coup dont il se souviendra toute sa vie. Il lui a cassé le bras gauche. Ysengrin a vraiment mal joué… »

Fol. 74v
fr_12584_075

Fol. 75

Plus de détails sur la page

1. Renart rosse Ysengrin qui se débat à terre sur le dos
2. Ysengrin se venge en mordant férocement le bras de Renart

Fol. 75
Roman de Renart
Le format de l'image est incompatible
-

Renart et Ysengrin sont les principales figures d'un peuple d'animaux qui dévoile tout un pan de la société féodale du Moyen Âge. Dans les peintures pleines de verve et de réalisme de ce manuscrit, les enlumineurs ont exagéré leurs traits, leurs postures et leurs gestes, pour mieux parodier à travers eux les caractères de leurs contemporains.

BnF, département des Manuscrits,  Français 12584
Consulter le texte intégral sur Gallica (éd. A. Paulin, 1860)