Détail du folio 16
  
Ces deux pauvres cavaliers n'ont guère un aspect guerrier et tiennent leurs lances plutôt comme des cannes à pêche. Celui-ci est tête nue, les cheveux au vent. Dépourvus d'armure, en robe, les jambes nues ou tout juste revêtues de chausses par-dessus lesquelles sont attachés leurs éperons, ils ont, pour seule arme défensive, des boucliers en forme d'écu.
Ce dessin ne semble pas être une scène symbolique, comme la figure de l'Orgueil et celle de l'Humilité de la page 6, mais pourrait plutôt représenter une joute populaire ou illustrer un conte satirique ridiculisant la chevalerie, dans l'esprit de Don Quichotte. Le dessin est intéressant notamment par les indications qu'il donne sur le harnachement des chevaux, plus sommaire pour celui de gauche qui paraît bien petit pour son cavalier. Les deux bêtes portent des sabots cloutés, et, entre les selles à pommeau et leur dos, sont interposées des couvertures de protection.
Au centre de son bouclier, au cours d'un des siècles suivants, un griffonneur, peut-être le même que précédemment, a cherché à transformer en arbre et à placer dans un écusson la rose qui en était le seul ornement