l'arbre de l'humanité
  
L'arbre de l'humanité
Hortus deliciarum, composé et dessiné par Herade de Landsberg. XIIe siècle, Alsace. Calque
Bibliothèque de Strasbourg.  
    
Dieu plante sur terre l'arbre de l'humanité et de la généalogie du Christ, qui porte déjà ses fruits , sur ses rameaux est installée sa parenté biblique. L'arbre est divisé en deux branches, l'une juive, l'autre chrétienne et en trois grandes étapes chronologiques figurant dans trois étages de volutes végétales : de bas en haut, on observe : a. les grands ancêtres. b. l'âge des rois (David etc.). c. l'âge de la séparation des confessions : du bon côté, le christianisme, symbolisé par des évêques coiffés de mitres), du mauvais le judaïsme, symbolisé par des rabbins coiffés du chapeau pointu. Cette séparation s'effectue au niveau chronologique de l'apparition de la Vierge Marie, qui trône au milieu de l'arbre, immédiatement sous l'image de son fils, éclosant d'une fleur. Quatrième étape, une terrasse qui surmonte à gauche comme à droite l'arbre de la généalogie du Christ, représente le présent de l'artiste. La division entre juifs et chrétiens n'est pas une fatalité : l'abbesse semble penser que les juifs peuvent être convertis : le sommet d'un chapeau pointu perce la ligne des mitres épiscopales sur la terrasse de gauche. Comme l'image est conçue par une femme, les femmes, exceptionnellement, ne sont pas absentes des branches de cette arborescence , outre la Vierge Marie, centrale, indétrônable, trois jeunes femmes dont deux voilées, une vierge et deux moniales, se tiennent à la droite du Christ sur l'ultime terrasse, et un couple marié, des laïcs, se tient tout au bout de celle de gauche. La vie conjugale ne facilite pas le salut : aux yeux de l'Église, la seule parenté parfaite est la parenté spirituelle...