Sur la mappemonde proprement dite, l'Océan, et les mers qu'il
forme en pénétrant à l'intérieur des terres,
sont indiqués par des traits ondulés figurant les flots.
Une représentation uniforme ponctuée çà et
là par des dénominations particulières. |
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Des noms de l'Océan L'Océan est la "Vraie Mer", la source de l'eau
originelle. Néanmoins, il peut prendre à certains endroits
des dénominations particulières empruntées le plus
souvent aux terres qui le bordent. |
Île de Taprobane dans l'océan Indien |
Enfin, au sud est, sont indiqués : Azanicus
(?), peut-être le golfe d'Aden, ou Arabicus (?), le golfe
Arabique – abîmée, cette partie ne montre ni la mer Rouge
ni le golfe Persique – et Indicus, l'océan Indien, entre
le cap de Caligardamana, au sud-est de l'île de Taprobane, et le
port de Cotunare, à proximité de l'île de Chrysé,
l'île de l'or où, selon la légende, "les Arabes et
les Égyptiens recueillent le poivre apporté par les populations
indiennes". |
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Divers noms de la Méditerranée La Méditerranée, la "Nôtre", "Notre
Mer", par opposition à la grande mer du milieu de la Terre, porte
des noms différents selon les terres qu'elle borde. |
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Dans les mers Sur la mappemonde, ni les mers ni l'Océan ne
sont vides. A-t-on voulu éradiquer la peur d'une étendue
inquiétante, parce qu'inconnue, en multipliant les traces animales
et surtout humaines à l'intérieur de cet espace réputé
dangereux ? |
Monstre marin |
Au nord-est, une sorte de poisson géant s'apprête à
avaler un cervidé. Il s'agit sans doute de l'un de ces "serpents
géants" qui vivent au voisinage de l'Inde, décrits par Solin,
Isidore de Séville et encore Honorius Augustodunensis au XIIe
siècle : "Il y a là des serpents si grands qu'ils dévorent
les cerfs et sont même capables de traverser l'Océan." Tandis
que sur la rive un petit personnage brandissant un poisson à chaque
main figure peut-être les Ichtyophages qui se nourrissent de poissons
crus et se désaltèrent d'eau salée (Honorius, Imago
mundi, I, 10). Ailleurs, au nord-est comme au sud-est, d'autres poissons, en apparence plus inoffensifs, bien que de taille disproportionnée, nagent en sens contraire du courant, peut-être pour indiquer les remous et les tumultes des flots. |
Mis à part ces poissons, il est signalé ailleurs, à
proximité des îles de Gadaronte, face à cette terre
gagnée sur l'eau appelée "Hollande", qu'il existe dans ces
parages des sirènes. Les sirènes ailées d'Homère
sont devenues, le plus souvent, au Moyen Âge, des femmes à
queue de poisson. Enfin, sur les rivages de l'océan Indien, vivent, dit-on, des tortues de taille si considérable que, avec leur carapace, les hommes peuvent se faire de spacieuses habitations. |