Composés par Gervais de Tilbury, Les Divertissements pour un empereur, ou Otia imperialia, étaient à l'origine destinés à Henri le Jeune Roi. Achevé après la mort du roi d'Angleterre, cet ouvrage est adressé à son neveu, l'empereur Otton IV de Brunswick, fin 1214 ou début 1215. C'est l'œuvre de toute une vie, conçue pour divertir un souverain au sommet de sa gloire mais offerte à un empereur déchu, retravaillée jusqu'au bout, toujours sur le métier. Il s'agit d'une véritable "image du monde" dans la tradition médiévale : une sorte d'encyclopédie avant la lettre où sont rassemblées les connaissances sur l'histoire, la cosmographie, les sciences naturelles, à savoir "les faits consacrés par l'autorité des Anciens, ou ceux dont les Saintes Écritures font foi, ou encore ceux qu'un témoignage oculaire quotidien sanctionne".
Mais l'ouvrage comprend également quelques "nouveautés", parmi lesquelles les "merveilles" : "Par merveilles, nous entendons ce qui échappe à notre compréhension, bien que naturel : ce qui fait merveille, c'est notre impuissance à rendre compte de la cause d'un phénomène."

Gervais propose de joindre à son propos une représentation en image, qui pourrait être la préfiguration de la mappemonde d'Ebstorf :

Afin de donner satisfaction aux oreilles assoiffées et aux esprits avides de connaissance par le témoignage de la vue, nous avons ajouté en une grande image (une image d'ensemble) l'ordre naturel et la localisation des provinces réparties à travers les trois parties de l'orbe terrestre ; en prenant soin d'éviter que cette diversité des images, que les gens appellent mappemonde, n'entraîne des erreurs quant à la vérité des lieux.