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Ainsi donc, le roi qui s’était emparé du château du roi Pêcheur s’est suicidé, et ses chevaliers ont tous été vaincus. Perlesvaus entra dans le château, suivi des saints ermites. En entrant dans la grande salle, il leur sembla entendre chanter le Gloria in excelsis Deo et louer le Seigneur dans une chapelle qui se trouvait là. Les salles étaient splendides, richement et magnifiquement ornées. Ils trouvèrent ouverte la chapelle où étaient naguère les saintes reliques ; les ermites prièrent pour que Dieu leur envoie sans tarder le saint Graal et les reliques qui se trouvaient au château auparavant. | |
Les saints hommes restèrent au château avec Perlesvaus.
D'après le témoignage de Joséphé, les chevaliers
âgés qui appartenaient à la maison du roi Pêcheur,
les prêtres et les demoiselles du château étaient partis
dès que le roi qui venait de mourir s'en était emparé,
car ils ne voulaient pas pactiser avec lui, et Dieu les avait pris sous
sa protection et leur avait permis de s'enfuir sains et saufs. Le Sauveur
savait que le Bon Chevalier venait de reconquérir le château
qui devait lui appartenir, et il y fit retourner tous ceux qui avaient
été au service du roi Pêcheur. Perlesvaus fut heureux
de les voir, et la joie fut réciproque. Ils semblaient revenir d'un
lieu où régnaient Dieu et Sa volonté. Ce noble récit porte témoignage que le Sauveur du monde fut heureux de la conquête du château. Le saint Graal réapparut dans la chapelle, ainsi que la Lance à la pointe qui saigne et l'épée dont saint Jean avait été décapité, que messire Gauvain avait rapporté. |
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Perlesvaus, le Haut Livre du Graal, début du XIIIe siècle, traduction de Christiane Marchello-Nizia (La Légende arthurienne, Laffont, "Bouquins", 1989, p. 251) |
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