Le titre de bourgeois de Paris (juillet 1328)
  Le titre de bourgeois de Paris fut accordé par les rois à certains personnages, ce qui était une grande faveur. Quelques familles seulement jouissaient de la bourgeoisie parisienne. Les Marcel, des Essarts, Coquatrix et autres qui s'enrichirent au service du roi et par leur marchandise vers la fin du XIIIsiècle tenaient l'Hôtel de Ville et devinrent au XIVe siècle des personnages très importants. Philippe VI accorde ici à Jacques Lanfranc des Chiarenti, né à Pistoia, le titre de bourgeois de Paris avec tous les privilèges qui y sont attachés. Les Lombards au service de la couronne de France reçurent assez fréquemment le titre de bourgeois du roi ou celui de bourgeois de Paris.
    
 
 

Philippe, etc. Nous faisons savoir, etc., ayant entendu de quelques-uns dignes de foi le témoignage louable, que Jacques Lanfranc des Chiarenti, né à Pistoia, avait longtemps habité dans notre royaume et s'y était conduit louablement ; considérant en outre l'affection que nous portons audit Jacques qui réside dans notre royaume, nous avons décidé d'accorder audit Jacques la bourgeoisie de notre ville de Paris et de notre royaume, par certaine science et grâce spéciale, par les présentes, voulant et lui concédant que dans la ville de Paris et partout où il lui plaira dans notre royaume, excepté Ies terres rebelles, il pourra rester, aller et venir, faire métier de marchand et contracter tous les contrats licites possibles, ceci en tant que notre bourgeois et comme s'il était né dans notre royaume. Nous voulons en outre, et nous avons concédé ceci par grâce spéciale par les présentes, qu'il puisse jouir des franchises, libertés, droits, immunités de notre dite ville de Paris, comme nos autres bourgeois de Paris, pacifiquement et sans empêchement quelconque, pourvu qu'il verse cependant les redevances habituelles aux autres Italiens ; donnant par la teneur des présentes l'ordre à tous nos justiciers et sujets de notre royaume de ne pas molester le susdit Jacques notre bourgeois, dans sa personne, ses marchandises et ses biens, contre la teneur présente de cette grâce, et de ne pas permettre qu'il soit inquiété ou molesté par quiconque, nonobstant les ordonnances de notre règne ou de ceux de nos prédécesseurs, devant être éditées dans le futur et les arrêts portés par notre cœur, et s'ils n'ont pas fait expressément mention pleinement des présentes mot à mot. Pour que ceci soit ferme, etc. Fait à Paris I'année 1328, au mois de juillet.
Par le roi en son conseil, présent I'évêque d'Arras, ainsi que le trésorier de Reims I'a rapporté.

 
 

Jules Viard, Documents parisiens du règne de Philippe de Valois, Paris. 1899, p. 18-19, n° XVII.
Traduction du latin.