Une tuilerie dans Paris (12 août 1274)
  Paris abritait une foule d'artisans. Dans la ville se trouvaient en particulier des tuileries. Lors des fouilles récentes de la cour Napoléon du Louvre ont été retrouvés des vestiges un peu plus tardifs de fours de potiers et de tuiliers. Le texte suivant est une déclaration de censive par Amaury le Tuilier au sujet de 10 sous parisis de croît de cens dus à l'Hôtel-Dieu sur sa tuilerie située précisément vers l'église Saint-Thomas-du-Louvre.
    
 
 

Lettre du tuilier Amaury le Tuilier.
À tous ceux qui ces présentes lettres verront, l'official de Paris, salut dans le Seigneur.
Nous faisons savoir qu'en notre présence, Amaury tuilier présent en personne, a affirmé qu'il avait et possédait une tuilerie située à Paris hors les murs, vers I'église Saint-Thomas-du-Louvre, sur la Seine, au milieu d'autres tuileries se trouvant là, contiguë d'un côté à la tuilerie qui appartenait au défunt Jean Heudard, citoyen de Paris, et à la tuilerie qui appartenait autrefois au défunt Thomas dit le Tacheur, de l'autre, dans la censive de l'évêque de Paris ; laquelIe tuilerie était autrefois tenue par le défunt Robert dit Beaufrère, ledit Amaury avait reçu la tuilerie avec toutes ses appartenances des exécuteurs testamentaires du défunt Robert, avec un croit de 10 s. parisis de cens, avec 20 s. parisis de cens annuel, dont ladite tuilerie était chargée avant qu'il ne la reçoive desdits exécuteurs, à ce qu'il disait ; sur ces 10 sous lesdits exécuteurs, selon la volonté et les décisions dudit défunt Robert, en ordonnèrent ainsi : selon ce qu'il disait, à savoir que les frères et pauvres de la Maison-Dieu de Paris, pour le remède de l'âme du défunt, percevraient les 10 s. parisis de croît de cens tous les ans, sur la tuilerie ; et Amaury reconnut en outre en droit en notre présence, en engageant sa foi dans notre main, qu'il paierait les 10 s. de croît de cens perpétuellement aux frères et pauvres, à la Saint-Remy [ler octobre], lui-même et ses héritiers, obligeant tous ses biens mobiliers et immobiliers, présents et futurs, auxdits frères et pauvres. En témoin de laquelIe chose nous avons fait apposer à ces présentes lettres le sceau de la cour de Paris. Donné l'an du seigneur 1274, au mois d'août, le dimanche avant l'Assomption de la Vierge Marie.

 
 

Archives de I'Hôtel-Dieu de Paris (1157-1300),
éd. Léon Brièle et Ernest Coyecque, Paris, Imprimerie nationale, 1894, p. 403. Traduction du latin.