À certaines des églises énumérées dans La Ville aux cent clochers correspondaient des paroisses. Nous reproduisons ici l'ordonnance de Pierre de Nemours érigeant la paroisse Saint-Jean-en-Grève. Nous pouvons y saisir combien les paroisses étaient imbriquées les unes dans les autres et proches les unes des autres. Le texte nous renseigne aussi sur l'évolution de la population parisienne dans ce quartier de la Grève où la densité est et restera très importante. L'importance de ce quartier entre la Grève et Saint-Gervais était telle que Philippe Auguste se rendit maître du fief du Monceau-Saint-Gervais, qui relevait auparavant de l'évêque de Paris. | |
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Pierre par la grâce de Dieu évêque
de Paris, à tous ceux qui verront les présentes lettres,
salut dans le Seigneur. Nous voulons faire parvenir à la connaissance
de vous tous que comme par la grâce de la main de Dieu, l'église
paroissiale de Saint-Gervais a tant grandi, tant par le nombre des paroissiens
que par l'importance de ses revenus, que les choses divines ne peuvent
être accomplies correctement par un seul curé ; nous,
après en avoir considéré, afin que le culte divin
augmente, ayant pris le conseil de nos "bons hommes", avec l'accord
et volonté de nos chers abbés et couvent du Bec, ainsi que
du prieuré et couvent de Saint-Nicaise-de-Meulan, nous avons décidé
de diviser ladite église en deux : les limites seront déterminées
par notre conseil et ordonnance. L'église de Saint-Gervais sera
desservie par un curé et l'église de Saint-Jean [en-Grève]
par un autre. Cependant en ce qui concerne la donation de Saint-Gervais
à l'abbaye du Bec et au prieuré de Saint-Nicaise, nous voulons
et décidons que de la même façon les deux églises
leur appartiendront. L'abbé et le couvent du Bec et le prieuré
et couvent de Saint-Nicaise présenteront deux personnes pour lesdites
églises qui devront être libéralement acceptées.
Nous voulons en outre que soit bien connu que chacune des églises
sera chargée de tous les services qui appartenaient à l'église
Saint-Gervais. Les possessions qu'avait l'église Saint-Gervais
seront divisées en deux ; sauf que le curé de Saint-Gervais
aura toujours sa maison à côté de l'église.
Parce que la cure de Saint-Jean tirera son origine de la cure de Saint-Gervais,
le curé de Saint-Jean sera tenu aux devoirs auxquels était
tenu le curé de Saint-Gervais. D'abord il devra distribuer lors
de la fête de saint Gervais et saint Protais, à l'église
de Paris qui célèbre la troisième, la grand-messe
et la sixième, 50 sous parisis avec 3 setiers du meilleur froment.
Il devra en outre le jour de la Saint-Marc porter l'encens avec deux autres
porte-encens devant la croix de l'église Notre-Dame et aussi les
chanoines du chapitre dans la rue dite de la Mortellerie quand ils la
traversent en procession pour aller à Saint-Paul-des-Champs. Il
devra aussi donner un ou deux de ses chapelains, qui porteront le reliquaire
de la Vierge le premier jour des Rogations, lors de la procession à
Montmartre. De toutes ces choses, le curé de Saint-Gervais sera
déchargé désormais, ainsi que ses successeurs, par
le curé de Saint-Jean qui en est ainsi chargé. |
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Adrien Friedmann, Paris, ses rues, ses
paroisses |
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