Confrérie des ménétriers parisiens (1333)
  La musique et les musiciens, bien que rarement étudiés, tenaient une grande part dans la culture des laïcs. Adam de la Halle par exemple, poète et musicien, composa des rondeaux et des motets. À Paris, existaient des compagnies de musiciens, comme ces ménétriers en faveur desquels Philippe VI amortit une maison sise rue Saint-Martin. Leur confrérie désire la transformer en chapelle en l'honneur de saint Julien du Mans et de saint Genêt.
    
 
 

Philippe par la grâce de Dieu roi de France, savoir faisons à tous présents et à venir, que les ménétriers demeurant à Paris ont décidé entre eux par piété de fonder une chapellenie à Paris dans la rue Saint-Martin, près de la rue des Petits-Champs, en l'honneur de Dieu, de Notre-Dame, de saint Julien du Mans et de saint Genêt. Ils ont pour cela acheté une maison dans ce lieu qui appartient à la censive des religieuses de l'église de Montmartre, lesquelles religieuses ont abandonné et donné tous leurs droits sur cela, selon leurs dires. Pour l'amour du service divin et pour le salut de notre âme et celle de notre chère compagne la reine et celle de nos prédécesseurs, nous avons par grâce spéciale accordé l'amortissement de cette maison aux ménestrels présents et à venir, qui habiteront Paris et participeront à cette confrérie, et nous voulons que ledit lieu ainsi converti reste amorti et que les chapelains, qui seront institués pour servir Dieu, puissent tenir la maison sans avoir rien à payer dans le futur. Lesdites religieuses ayant agréé les conditions susdites. nous confirmons cet accord.
Ce fut fait à Montpipeau, l'an de grâce 1333, au mois d'avril. Par le roi, à la relation de messire Raymond Saquet.

 
 

Jules Viard, Documents parisiens du règne de Philippe VI de Valois, Paris, 1899, p. 187.
Traduction du moyen français.