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La famille de la fin du Moyen Âge est une famille
nombreuse. Son modèle est celui du noyau conjugal avec plusieurs
enfants, jusqu'à huit ou dix. Cette famille "nucléaire"
n'est pas plus stable que celle d'aujourd'hui, mais pour des raisons différentes :
le divorce est interdit par l'Église, même si dans la haute
aristocratie la séparation entre les époux existe dans les
faits ; en général, c'est la mort qui sépare
les familles. Le père décède souvent avant la mère,
obligeant celle-ci à se remarier pour nourrir sa progéniture.
La plupart des enfants habitent donc avec un beau-père, parfois
avec une belle-mère ou "marâtre". Eux-mêmes
ne sont pas épargnés par la mort. Un enfant sur trois n'atteint
pas l'âge de 5 ans, un sur deux seulement fête ses 20 ans
Ce n'est qu'une moyenne : aux périodes fastes, les enfants
survivent majoritairement ; à d'autres, comme pendant la Peste
noire de 1348, ils décèdent presque tous. Malgré
la fragilité de leur existence, qui rend toujours incertaine aux
yeux des parents leur survie au-delà des premiers mois, les enfants
sont désirés et entourés d'affection.
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