Livre d'heures de Marguerite d'Orléans, France (Paris), vers 1430
Paris, BnF, département des manuscrits, Latin 1156B, fol. 10

Déjà présente dans les cycles carolingiens, la scène des semailles disparaît des calendriers des églises romanes ; cependant, au XIIIe siècle, en France, elle est largement reprise dans les travaux des mois des manuscrits enluminés. Au XVe siècle, les miniatures illustrent régulièrement cette tâche. Très rares sont les exemples de semailles de printemps, bien que les sources écrites les attestent largement. Ce sont presque toujours les semailles d'automne qui sont choisies; elles se déroulent en octobre en France, parfois le mois suivant en Italie, souvent associées aux labours ou au hersage. Le semeur, ici, procède à son travail dans une ambiance brun-rouge, couleur d'automne. Grâce à son tablier de semailles, accessoire spécialisé du costume, il lâche les semences dans les sillons du champ. Les grains tombent en pluie, saisis au vol par le pinceau et fixés dans leur chute. Le froid de la température d'octobre est suggéré par le costume du paysan, bien couvert.

Dans le médaillon zodiacal, le scorpion, la queue basse, avance entre une rangée de marguerites et une autre d'oillets.