Les lettres de Mme de Sévigné publiées dans les Mémoires de son cousin Roger de Bussy-Rabutin en 1697 provoquent une vive impression. On veut en lire davantage mais il faudra attendre 1725. La parution de ce mince recueil compilant une vingtaine de lettres de la marquise de Sévigné est le début d’une vaste entreprise de publication. La difficulté d’établir l’ensemble de la correspondance réside dans l’absence de la plupart des lettres autographes, les nombreuses copies tronquées et l’absence des lettres de réponse. L’édition de la Pléiade établie par Roger Duchêne s’appuie sur les premières éditions de 1725 et 1726, moins épurées que les éditions suivantes de Perrin. En effet, la dévote Pauline de Simiane est offusqué par le ton libre de sa grand-mère et fait retirer de nombreux passages. Roger Duchêne s’appuie également sur le manuscrit dit de Capmas : 319 lettres recopiées par le fils de Bussy-Rabutin, cousin de la marquise, et dont Charles Campas fait l’acquisition en 1873.