La bataille de Marengo
Exemplaire imprimé et censuré par l'éditeur et annoté à la main par Stendhal (page 34 et page en regard )
14 juin 1800.
Gravure en couleur
BnF, département des Estampes et de la Photographie, RESERVE FOL-QB-201 (144)
© Bibliothèque nationale de France
La Grande armée napoléonienne remporte de justesse la bataille contre l’armée autrichienne à Marengo dans le Piémont italien, le 14 juin 1800.
Dans son autobiographie, Stendhal affirme avoir participé à cette « expédition » (« Notice sur M. Beyle par lui-même », Vie de Henry Brulard).
La bataille est également citée au début de La Chartreuse de Parme, lorsque Stendhal raconte l’enfance de Fabrice. L’auteur prend clairement parti contre la présence de l’Empire autrichien en Italie.
« Alors commença cette époque de réaction et de retour aux idées anciennes, que les Milanais appellent i tredici mesi (les treize mois), parce qu’en effet leur bonheur voulut que ce retour à la sottise ne durât que treize mois, jusqu’à Marengo. Tout ce qui était vieux, dévot, morose, reparut à la tête des affaires, et reprit la direction de la société : bientôt les gens restés fidèles aux bonnes doctrines publièrent dans les villages que Napoléon avait été pendu par les Mameluks en Égypte, comme il le méritait à tant de titres.
Parmi ces hommes qui étaient allés bouder dans leurs terres et qui revenaient altérés de vengeance, le marquis del Dongo se distinguait par sa fureur ; son exagération le porta naturellement à la tête du parti. Ces messieurs, fort honnêtes gens quand ils n’avaient pas peur, mais qui tremblaient toujours, parvinrent à circonvenir le général autrichien : assez bon homme, il se laissa persuader que la sévérité était de la haute politique, et fit arrêter cent cinquante patriotes : c’était bien alors ce qu’il y avait de mieux en Italie. »
(La Chartreuse de Parme, chapitre I)