Pompéi - Maison du Poète tragique - Vue perspective depuis l'atrium
Pompéi - De la maison de Salluste
Pompéi - Peinture murale dans la maison des Vestales
Voyage en Italie
Henri Labrouste (1801-1875), dessinateur, 1828.
Dessin à la mine de plomb, plume, lavis de couleur (20,2 x 25,2 cm)
BnF, département des Estampes et de la Photographie, FOL-VZ-1030 (4)
© Bibliothèque nationale de France
« Les édifices publics, dans cette ville même de Pompéia, qui était une des moins grandes de l'Italie, sont encore assez beaux. Le luxe des anciens avait presque toujours pour but un objet d'intérêt public. Leurs maisons particulières sont très petites, et l'on n'y voit point la recherche de la magnificence, mais un goût vif pour les beaux-arts s'y fait remarquer. Presque tout l'intérieur était orné de peintures les plus agréables, et de pavés de mosaïque artistement travaillés. Il y a beaucoup de ces pavés sur lesquels on trouve écrit : « Salve (salut) ». Ce mot est placé sur le seuil de la porte. Ce n'était pas sûrement une simple politesse que ce salut, mais une invocation à l'hospitalité. Les chambres sont singulièrement étroites, peu éclairées, n'ayant jamais de fenêtres sur la rue, et donnant presque toutes sur un portique qui est dans l'intérieur de la maison, ainsi que la cour de marbre qu'il entoure. Au milieu de cette cour est une citerne simplement décorée. Il est évident, par ce genre d'habitation, que les anciens vivaient presque toujours en plein air, et que c'était ainsi qu'ils recevaient leurs amis. Rien ne donne une idée plus douce et plus voluptueuse de l'existence, que ce climat qui unit intimement l'homme avec la nature. Il semble que le caractère des entretiens et de la société doit être tout autre avec de telles habitudes, que dans les pays où la rigueur du froid force à se renfermer dans les maisons. On comprend mieux les dialogues de Platon en voyant ces portiques sous lesquels les anciens se promenaient la moitié du jour. Ils étaient sans cesse animés par le spectacle d'un beau ciel : l'ordre social, tel qu'ils le concevaient, n'était point l'aride combinaison du calcul et de la force, mais un heureux ensemble d'institutions qui excitaient les facultés, développaient l'âme, et donnaient à l'homme pour but le perfectionnement de lui-même et de ses semblables. »

Germaine de Staël, Corinne ou l’Italie, 1807
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