Victor Hugo (1802-1885), auteur ; Ollendorff , éditeur, Paris, 1904-1924.
9 vol. : portr., pl., fig., fac-sim. en noir et en coul. ; gr. in-8
« L’enfant était à cette heure un homme. Quinze ans s’étaient écoulés. On était en 1705. Gwynplaine touchait à ses vingt-cinq ans.
Ursus avait gardé avec lui les deux enfants. Cela avait fait un groupe nomade.
Ursus et Homo avaient vieilli. Ursus était devenu tout à fait chauve. Le loup grisonnait. L’âge des loups n’est pas fixé comme l’âge des chiens. Selon Molin, il y a des loups qui vivent quatre-vingts ans, entre autres le petit koupara,
caviœ vorus, et le loup odorant,
canis nubilus de Say.
La petite fille trouvée sur la femme morte était maintenant une grande créature de seize ans, pâle avec des cheveux bruns, mince, frêle, presque tremblante à force de délicatesse et donnant la peur de la briser, admirablement belle, les yeux pleins de lumière, aveugle. La fatale nuit d’hiver qui avait renversé la mendiante et son enfant dans la neige, avait fait coup double. Elle avait tué la mère et aveuglé la fille. »
Victor Hugo, « Déa »,
L’homme qui rit, II, II, 2.
> Texte intégral dans Gallica : Paris, Ollendorff, 1904-1924.