Le maître Porpora et ses élèves
Sartain's Magazine. Porpora Amid His Pupils. Joseph Muller collection of music and other portraits
The New York Public Library
© The New York Public Library
Nicola Porpora (1686-1768) est considéré comme un des principaux compositeurs d’opéra sérieux de son époque. Il est également renommé comme maître de chant. Joseph Haydn et le castrat Farinelli furent ses élèves et il enseigna aux jeunes orphelines de l’Ospedale degli Incurabili de Venise de 1726 à 1733. Dans Consuelo et La Comtesse de Rudolstadt, George Sand retrace sa carrière musicale et ses disgrâces, Consuelo et le jeune Haydn retrouvent à Vienne un Porpora menant une vie misérable.
Au début de Consuelo, Porpora est courtisé par le riche patron d’un théâtre, Zustiniani, qui cherche une nouvelle soliste. Porpora essaye de cacher le talent de Consuelo, par mépris de la musique de divertissement.

« La position du comte à l’égard du docte professeur avait beaucoup changé depuis quelques années. Zustiniani n’était plus l’antagoniste musical de Porpora, mais son associé, et son chef en quelque sorte ; il avait fait des dons considérables à l’établissement que dirigeait ce savant maître, et par reconnaissance on lui en avait donné la direction suprême. Ces deux amis vivaient donc désormais en aussi bonne intelligence que pouvait le permettre l’intolérance du professeur à l’égard de la musique à la mode ; intolérance qui cependant était forcée de s’adoucir à la vue des encouragements que le comte donnait de ses soins et de sa bourse à l’enseignement et à la propagation de la musique sérieuse. En outre, il avait fait représenter à San Samuel un opéra que ce maître venait de composer.
"Mon cher maître, lui dit Zustiniani en l’attirant à l’écart, il faut que non seulement vous vous décidiez à vous laisser enlever pour le théâtre une de vos élèves, mais il faut encore que vous m’indiquiez celle qui vous paraîtra la plus propre à remplacer la Corilla. Cette cantatrice est fatiguée, sa voix se perd, ses caprices nous ruinent, le public est bientôt dégoûté d’elle. Vraiment nous devons songer à lui trouver une succeditrice." (Pardon, cher lecteur, ceci se dit en italien, et le comte ne faisait point un néologisme.) »

George Sand, Consuelo.
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