Consuelo
Consuelo
Corilla
Œuvres illustrées de George Sand. T.8
George Sand (1804-1876), auteur ; Tony Johannot (1803-1852), illustrateur ; Maurice Sand (1823-1889), illustrateur ; Jules Hetzel, éditeur, Paris, 1852-1856.
9 vol. : fig. ; in-4
BnF, département de Littérature et art, Z-5450
© Bibliothèque nationale de France
La Corilla est l’opposée de Consuelo, elle est belle et coquette, quand Consuelo a un physique ingrat et ne se préoccupe guère de son aspect. Elle est vaniteuse quand Consuelo est l’humilité même. Le comte Zustiniani a enlevé la Corilla au maître Porpora pour en faire l’étoile de son théâtre et sa maîtresse. Le maître Porpora la juge bien sévèrement.

« Est-ce donc, lui dit Anzoleto, que votre seigneurie réprouve ces traits et ces ornements difficiles qui ont cependant fait le succès et la célébrité de son illustre élève Farinelli ?
– Je ne les réprouve qu’à l’église, répondit le maestro. Je les approuve au théâtre ; mais je les veux à leur place, et surtout j’en proscris l’abus. Je les veux d’un goût pur, sobres, ingénieux, élégants, et, dans leurs modulations, appropriés non seulement au sujet qu’on traite, mais encore au personnage qu’on représente, à la passion qu’on exprime, et à la situation où se trouve le personnage. Les nymphes et les bergères peuvent roucouler comme les oiseaux, ou cadencer leurs accents comme le murmure des fontaines ; mais Médée ou Didon ne peuvent que sangloter ou rugir comme la lionne blessée. La coquette peut charger d’ornements capricieux et recherchés ses folles cavatines. La Corilla excelle en ce genre : mais qu’elle veuille exprimer les émotions profondes, les grandes passions, elle reste au-dessous de son rôle ; et c’est en vain qu’elle s’agite, c’est en vain qu’elle gonfle sa voix et son sein : un trait déplacé, une roulade absurde, viennent changer en un instant en ridicule parodie ce sublime qu’elle croyait atteindre. »

George Sand, Consuelo.
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