Alexandre Dumas (1802-1870), auteur ; Maurice Leloir (1853-1940), dessinateur ; Jules-Jean-Marie-Joseph Huyot (1841-1921), graveur ; Calmann Lévy, éditeur, Paris, 1894.
2 vol., gr. in-8
Le jeune D’Artagnan s’allie avec les trois mousquetaires du roi contre le Cardinal de Richelieu. Ils devront déjouer les embûches de Milady de Winter, espionne au service du Cardinal. Ils finiront par l’arrêter et la faire condamner à mort.
« Milady, pendant le trajet, était parvenue à détacher la corde qui liait ses pieds : en arrivant sur le rivage, elle sauta légèrement à terre et prit la fuite.
Mais le sol était humide ; en arrivant au haut du talus, elle glissa et tomba sur ses genoux.
Une idée superstitieuse la frappa sans doute ; elle comprit que le Ciel lui refusait son secours et resta dans l'attitude où elle se trouvait, la tête inclinée et les mains jointes.
Alors on vit, de l'autre rive, le bourreau lever lentement ses deux bras, un rayon de la lune se refléta sur la lame de sa large épée, les deux bras retombèrent ; on entendit le sifflement du cimeterre et le cri de la victime puis une masse tronquée s'affaissa sous le coup.
Alors le bourreau détacha son manteau rouge, l'étendit à terre, y coucha le corps, y jeta la tête, le noua par les quatre coins, le rechargea sur son épaule et remonta dans le bateau.
Arrivé au milieu de la Lys, il arrêta la barque, et suspendant son fardeau au-dessus de la rivière :
- Laissez passer la justice de Dieu ! cria-t-il à haute voix.
Et il laissa tomber le cadavre au plus profond de l'eau, qui se referma sur lui. »
Alexandre Dumas,
Les Trois Mousquetaires, 1844.
>Texte intégral dans Gallica : Paris, Fellens et Dufour, 1846