Le Petit Chien qui secoue de l'argent et des Pierreries
« Suite de Larmessin » illustrant les Contes de La Fontaine
Nicolas de Larmessin (1684-1755), graveur ; Nicolas Vleughels (1668-1737), peintre, dessinateur, 1740.
BnF, département des Estampes et de la Photographie, ED-92-FOL
© Bibliothèque nationale de France
C’est après la mort de Louis XIV (1715) et après la Régence (1715-1723), que les Contes de La Fontaine s’imposeront comme une des sources d’inspiration privilégiées dans un nouveau genre apparu depuis peu sous l’influence de Watteau : l’art galant. Les peintres Vleughels, Boucher, Pater ou Lancret les fixent sur la toile des scènes des Contes que le célèbre graveur Nicolas de Larmessin en réalise les estampes : parue en 1740, la suite de Larmessin, par son ampleur (38 pièces gravée en grand format) et par la qualité des peintres représentés établit le succès des Contes au XVIIIe siècle.
« Un villageois ayant perdu son veau,
L'alla chercher dans la forêt prochaine
Il se plaça sur l'arbre le plus beau,
Pour mieux entendre, et pour voir dans la plaine.
Vient une dame avec un jouvenceau
Le lieu leur plaît, l'eau leur vient à la bouche
Et le galant, qui sur l'herbe la couche,
Crie en voyant je ne sais quels appas:
O dieux, que vois-je, et que ne vois-je pas !
Sans dire quoi; car c'étaient lettres closes.
Lors le manant les arrêtant tout coi.
"Homme de bien, qui voyez tant de choses,
Voyez-vous point mon veau ? dites-le moi." »