Saint Louis, roi chrétien
Bréviaire d'hiver, à l'usage de l'église de Paris
Paris, 1er quart du XVe siècle. Parchemin. 536 f. 277 x 193 mm. Reliure veau fauve. Bibliothèque du marquis de Paulmy. Sur le premier feuillet de garde et au f. 536, signature : "d'Orgemont."
BnF, Bibliothèque de l'Arsenal, Ms 660 Rés. (f. 413)
Saint Louis (1214-1270) a été rapidement considéré comme un prince idéal, capable de réunir les vertus du preux et celles du saint. Il a été l’un des rares laïcs canonisés et ce moins de trente ans après sa mort.
Ce très beau manuscrit, malheureusement mutilé, orné de nombreuses miniatures et de lettres historiées, est un bel exemple du style des ateliers parisiens du début du XIVe siècle. Il a peut-être été copié pour Pierre d'Orgemont, évêque de Paris (1384-1409), fils du chancelier de Charles V, dont on trouve les armes familiales dans de nombreuses initiales. L'absence d'insignes épiscopaux laisse supposer cependant qu'il pourrait avoir été fait pour un de ses frères, Nicolas, chanoine de Notre-Dame, ou Guillaume, trésorier des guerres, mort en 1422. D'après la date de Pâques, on peut fixer sa réalisation en 1407.
Au f. 413, l'office de saint Louis, premier roi capétien sacré, débute par une initiale portant les armes de France et une lettre historiée figurant le saint roi. La canonisation de saint Louis, moins de trente ans après sa mort, marque l'aboutissement d'une légende déjà entamée de son vivant par son extraordinaire prestige, né de son "charisme", accru par sa dévotion mais aussi par sa soif de justice et sa passion pour la paix. Le culte du saint roi fut particulièrement fervent à Paris, où se trouvent ses reliques à la Sainte Chapelle.