Un culte civique local : les monuments aux morts en France
Salbris (Loir-et-Cher)
4 cartes postales. 9 x 14 et 14 x 9 cm [Lieux et éditeurs divers], entre 1920 et 1994
BnF, Estampes et photographie, Va mat-56 (9)- Boîte CP
La tragédie de la Grande Guerre a universalisé les monuments aux morts tant chez les vainqueurs que chez les vaincus. Au lendemain du conflit, la plupart des communes de France édifient un monument pour honorer les héros morts pour la patrie. C'est la sobriété qui règne généralement : l'inscription "la commune de . à ses enfants morts pour la France" accompagne le plus souvent une simple stèle ornée d'une plaque portant les noms des victimes et parfois une statue représentant un soldat idéalisé, victorieux, ou un poilu réaliste, stoïque pour l'éternité, plus rarement des pleureuses, des gisants, des veuves et des orphelins. La justification du sacrifice de masse passe souvent par l'amour de la patrie. Du monument de la victoire au monument pacifiste, l'essentiel est bien l'inscription, par ordre alphabétique et chronologique du nom des disparus. Au moment de la cérémonie civique et funèbre du 11 novembre qui commémore davantage la fin de la guerre que la victoire, il est fréquent, comme dans la liturgie catholique, de procéder à l'appel de tous les morts.