BnF, Manuscrits, NAF 17867, f. 1

Le 17 juin 1940, dès leur arrivée à Chartres, les occupants allemands exigent du préfet qu'il signe un papier déshonorant, accusant injustement les troupes sénégalaises de massacres sur la population civile. La propagande nazie cherche en effet à discréditer l'armée française, qui compte dans ses rangs des troupes de couleur. Indigné, Jean Moulin refuse cette compromission, malgré les outrages et la torture. Arrivé à la limite de ses forces, il ne se résout ni à trahir, ni à fuir. Ne reste qu'une solution, qu'il envisage comme une possibilité depuis le début de la guerre : la mort. Dans la nuit, il se taille la gorge avec des débris de verre trouvés sur le sol de sa prison, et n'est sauvé que de justesse. Il reprend son service quelques jours plus tard, continuant inlassablement à protéger les civils. Révoqué de ses fonctions en novembre 1940, il entre alors dans la Résistance.