Centre Pompidou, musée national d'Art moderne, Inv. AM 2003-241
© ADAGP 2007. Photo CNAC/MNAM, Dist RMN

Selon l'artiste italien Mimmo Rotella, "Arracher les affiches des murs est la seule compensation, l'unique moyen de protester contre une société qui a perdu le goût du changement et des transformations fabuleuses" (Giovanni Joppolo, Mimmo Rotella, Paris, Fall éditions, 1997). Rotella a commencé dans les années 1950 par soumettre les icônes urbaines à une double lacération. Il prélevait dans un premier temps des affiches dans la rue avant de les entoiler et de leur faire subir un deuxième déchirement dans son atelier. Représentatif du pop art, l'artiste manipule et déconstruit les héros de notre mythologie quotidienne, tel Batman, qui peuplent les bandes dessinées et le cinéma de la culture populaire de masse. À l'inverse du peintre, Rotella soustrait de la matière au lieu d'en ajouter, soulignant ainsi la perte de substance des héros contemporains, leur virtualité ostensible, la fugacité de leur aura.