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Le palais neuf occupe
le quartier opposé, construit de pierre taillée avec une
admirable rapidité et d'un travail superbe, entouré à
l'extérieur par les courbures de ses murailles, remarquable à
l'intérieur par l'éclat des gemmes et de l'or. Ici c'est
la tour Pisane, députée à la garde du Trésor ;
là la tour Grecque ; au milieu c'est la partie du palais qui
a nom la Joharia, abondamment décorée, que le roi fréquente
quand il recherche le calme et le repos, éclatante de la gloire
d'ornements multiformes. Puis, dans l'espace restant, sont disposées
à l'entour les maisons destinées aux matrones, aux jeunes
filles et aux eunuques qui servent le roi et la reine. Il y a là
d'autres petits palais resplendissants de décoration : ici
le roi s'entretient dans le secret avec ses familiers de l'état
du royaume ; là il reçoit les grands pour parler des
affaires publiques et majeures. Et il ne faut pas passer sous silence
les nobles officines attachées au palais où l'on amincit
les flocons de soie en fils de diverses couleurs et où on les unit
par de multiples méthodes de tissage ; enfin dans une partie
du palais qui regarde la ville, la chapelle royale offre son pavement
somptueux, et aussi des parois décorées de panneaux de marbre.
Hugo
Falcandus, Liber de Regno Sicilie, 1160.
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