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Naissance du mot et de la phrase dans les manuscrits occidentaux | ![]() |
Dans les manuscrits grecs et
latins anciens, les pages ont un aspect compact. L'il glisse sur les lignes sans
repère à quoi s'accrocher. Le texte s'inscrit dans un ou deux rectangles, les lettres,
toutes de même calibre, sont serrées les unes à côté des autres, sans espace : c'est
la scriptura continua. Le seul blanc est constitué par les marges. La page ne délivrait
son sens que dans la lecture à haute voix. C'était le lecteur qui ajoutait des signes
lui permettant une meilleure compréhension. Au VIIe
siècle, les moines irlandais qui, n'étant pas de langue romane, éprouvent des
difficultés à lire le latin, langue de la littérature et de la liturgie, en réforment
l'écriture : ils séparent les mots les uns des autres, ajoutent des signes pour les
distinguer et insèrent des espaces plus importants entre les propositions. Ces
innovations ne sont pas adoptées hors du monde celtique et anglo-saxon : des uvres
produites en Angleterre, et donc copiées en appliquant les nouvelles règles, ont été
recopiées sur le Continent sans séparation entre les mots. Signe de deux sociétés
différentes, l'une cherchant à faciliter l'accès aux textes, l'autre réservant la
lecture à une élite ? |
![]() Livre des sentences |
Cest sous le règne de Charlemagne, qui lança une rénovation de lécriture et de lenseignement, que des grammairiens comme Alcuin eurent la volonté daider à la lecture.Avec la nouvelle écriture « caroline », le début des phrases se repère aisément par la majuscule initiale du premier mot. |