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Duel
ou dialogue avec le modèle - Jean Hélion |
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(...) La peinture est un domaine à cheval sur la réalité et sur le rêve, à cheval sur
le fait et sur le songe. Curieusement dans son existence, un visage a la même fonction,
il témoigne à lextérieur visiblement de la vie intérieure dun être, et
parfois dun projet de vie plus grand que celui qui ne saccomplit réellement.
Jentends quun visage est une promesse autant quun fait accompli. (...) |
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Chaque
portrait est la tentative daccéder à ce niveau dêtre, tentative rarement
réussie, disons modestement esquissée, projet-promesse. Cest pourquoi il est
important de peindre deux fois de suite la même personne de façon identique. Chaque
fois, cest presque la même et pourtant elle déborde. Il semble quautour de
chaque tête il y ait une aura possible avec laquelle cette personne, surtout sil
sagit dune femme, joue comme on chantonne, de façon à charmer. On ne saurait
mesurer lêtre. Un portrait, cest en quelque sorte un pointillé." |
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Richard Hamilton, Dieter Roth. Interfaces,
Richard Hamilton |
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Richard
Hamilton,
Dieter Roth. Interfaces, Richard Hamilton |
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(...) Cest ça la peinture : on agresse un être qui passe, à coups de pinceau, à
coups de brosse, à coups de taches, à coups de dessin ; on lui demande ce quil est
en déclarant à haute voix ce que lon est soi-même ou ce que lon voudrait
être. Un portrait pour moi, cest ce duel. Sans doute est-ce pour cela que mes
victimes ne se reconnaissent pas tout-à-fait dans mon ouvrage, et pourtant je my
attache durablement. Il ne sagit pas deux seulement, mais de nous, lun
mettant lautre en question ; tout cela au niveau où se trouve la peinture
elle-même ce jour-là. ". (p.50). |
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Portrait de Anne Reby, Paul Rives |
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Portrait de Anne Reby,
Paul Rives |
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Portrait de Anne Reby,
Paul Rives |
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(...) Mais lacte de peindre, cest aussi dialoguer avec la personne qui est
là, peindre est dune énorme complexité, dès quon y pense. Cela serait
impossible si on nen sortait pas par linstinct, par la vitesse du regard, par
la rapidité de la main qui rassemble dun seul trait les choses les plus
différentes et leur invente une parenté qui est, au fond, rêve. ". (p.59).
(Mémoire de la chambre jaune, Paris : (ensba), 1994). |
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