"Face à face" évoque une disposition topologique, la "Face" est également la surface de quelque chose ou le visage de quelqu’un.
Utilisez ces éléments renvoyant au titre afin de concevoir un ou plusieurs dispositifs plastiques (image, installation, photo ou film...).
Dos à dos ou côte à côte
Prolongeant cette possibilité de se mettre au travail, que serait alors le "dos à dos" ou le "côte à côte" ? Si en réalisant des portraits, ils sont mis "côte à côte" après avoir été faits ou si, afin de réaliser un portrait, deux personnes sont placées "côte à côte" le résultat sera-t-il identique ? Le "dos à dos" peut être interrogé de même, mais peut également s’entendre comme "pile ou face" : d’un côté il y aurait un portrait et, en le retournant, un autre se découvrirait.
Combinaisons
Enfin, il est possible de concevoir des réalisations à placer en regard des précédentes en combinant, par exemple, le "dos à dos" et le "face à face".
Références
Quelques références possibles au champ de l’art contemporain :
- Gary Hill (né en 1951), Viewer, 1996 (installation video).
- Katharina Frisch (née en 1956), Tiscgellchaft, 1988 (installation).
- Mark Dion (né en 1961), Polar bears and Toucans (from amazonas to svalbard), 1991(installation).
- Uta GROSENICK, Burkhard RIEMSCHNEIDER, Art at the turn of the Millennium (= L’art au tournant de l’an 2000) Taschen, 1999.
Questions
Par exemple, un regard est-il échangé entre le portrait exposé et nous-mêmes, si nous lui faisons face dans l’exposition ?
Existe-t-il un même rapport que celui qui lie notre visage à celui reflété dans un miroir ?
En quoi l’accrochage de l’œuvre (son fait même ou sa hauteur) joue-t-il dans l’établissement des rapports entre ce qui est vu et celui qui voit ?
Autrefois les tableaux pouvaient être suspendus très haut et se retrouvaient alors inclinés en direction du spectateur situé plus bas : qu’est-ce que cela changeait ? Un angle de la pièce était dévolu à l’accrochage de l’icône : là aussi, en quoi y avait-il modification des rapports à ce qui était exposé ?
Experimentation
À partir de certaines de ces interrogations et de ces constats, expérimentez des dispositifs différents mettant en scène des personnes, des objets, des réalisations plastiques issues de la classe, des reproductions d’œuvres, des mots, des sons, des textes ou de la musique afin de transformer les relations à ce qui est présenté et, ainsi, de modifier la chose, elle-même, exposée à de telles variations. Par exemple, un même portrait retenu par des attaches magnétiques sur un réfrigérateur, accroché dans un cadre doré au-dessus du lit, imprimé sur un paillasson ou dissimulé entre les pages d’un livre produira-t-il un même effet et donnera-t-il prise à une même interprétation ?
En école élémentaire, il est possible d’utiliser le musée personnel ou le musée de la classe, soit afin de les modifier, soit pour les créer. Il s’agira, entre autres, de faire repérer ce qui est un portrait et ce qui n’en est pas ; de sélectionner des portraits en fonction de critères particuliers (taille, fonction, personnage connu ou pas...) ; puis d’imaginer où placer ceux-ci (dans la classe, le hall, la cour, un placard, etc.) et comment (avec un cadre, sans cadre, avec d’autres objets, un texte...) afin de travailler la signification ainsi produite. Le portrait se retrouvera ainsi in situ, mis en situation, en scène.
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