Le Haïku

Le haïku, poème japonais de forme brève, fut très apprécié en France dans les années 1920-1930. Eluard, l’un des rares surréalistes à avoir pratiqué ce genre, publia un recueil intitulé " Onze haÏ-kaÏ ". Voici l’un d’eux :
" Le vent
Hésitant
Roule une cigarette d’air. "
    



Forme littéraire remise à l’honneur par Basho au XVIIe siècle, les haïku étaient créés lors de réunions au cours desquelles les participants votaient pour les meilleurs poèmes, à l’exception de ceux dont ils étaient l’auteur. Chaque poème, représentatif de l’esprit zen et de son dépouillement, doit être composé de trois vers et faire référence à l’une des quatre saisons.
Le poète Ryokan (1758-1831) publia 99 haïku restés célèbres dans la littérature japonaise. En voici quelques-uns :
   







" Le ciel pur d’automne
Un bosqueteau de vieux arbres –
Et cette cabane ! "

" Le ciel clair d’automne
des milliers de moineaux –
le bruit de leur ailes "

" Tendre souvenir :
la coiffure des enfants –
violettes en fleur "
" La fenêtre ouverte
tout le passé me revient –
bien mieux qu’un rêve ! "
" De tous petits groupes
de hérons passent dans le ciel –
crépuscule d’automne "

" Combien sont-ils donc
avançant en zigzaguant
les marchands de sardine ? "

Queneau reprendra la formule du Haikai dans les premières éditions des Exercices de style (1947):

" L'S est-ce
long cou marche pied
cris et retraite
gare et bouton
rencontre "

Cet exercice sera remplacé par Tanka dans l'édition définitive.