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      Deuxième fils d'Asarhaddar,
      Assurbanipal est choisi par son père pour lui succéder
      à la tête de l'Empire, tandis que son frère aîné
      est placé sur le trône de Babylone récemment
      reconstruite. Sous son règne, l'Assyrie (située dans
      l'Irak actuel) devait connaître une ascension fulgurante, étendant
      ses frontières jusqu'à la Basse-Égypte et dans toute
      la vallée du « croissant fertile ».
       
      Cependant, malgré des campagnes éclatantes,
      Assurbanipal s'intéresse moins à la guerre qu'aux lettres.
      Il quitte peu sa capitale, Ninive, et délègue le plus
      souvent le commandement de ses armées à son général
      en chef (le Tartanu). Monarque très cultivé, il s'attache
      à réunir dans sa bibliothèque le plus grand nombre
      d' oeuvres possibles. On estime ainsi qu'il devait y avoir plus de cinq mille
      ouvrages, regroupant les documents des règnes précédents
      et surtout les copies de tous les textes importants de la littérature
      proche-orientale (textes religieux, divinatoires ou littéraires, mythes,
      hymnes et chants liturgiques ou prescriptions rituelles). Cette collection
      étonnante, où des tablettes anciennes voisinent avec des copies
      récentes exécutées sur ordre du roi, témoigne
      d'une curiosité intellectuelle étendue à tous les secteurs
      de la science et de l'érudition.
       
      Assurbanipal semble vouloir regrouper dans
      son palais la quasi-totalité de la production littéraire et
      scientifique existant dans son pays à son époque. Il se
      glorifie de connaître le sumérien et de copier lui-même
      de sa main, de revoir et de collationner des tablettes avant de les déposer
      dans la bibliothèque de son palais. Il prend soin de faire circuler
      dans tout le pays quantité d'informateurs, astrologues de métier,
      qui ont pour mission de scruter le ciel et de transmettre au Palais le
      résultat de leurs recherches.
       
      Il consacre également une grande partie de son
      temps à l'embellissement de sa capitale : il fait élever
      des palais magnifiques et la sculpture assyrienne atteint à cette
      époque des sommets. Il est sans doute aussi un esprit mystique, dont
      la dévotion se révèlera à travers les nombreux
      hymnes à la déesse Istar.
       
      La renommée d'Assurbanipal s'étend
      jusqu'à l'extrémité occidentale de l'Asie Mineure (Turquie
      actuelle). Mais cette gloire est éphémère : un
      soulèvement parti d'Égypte va se propager à tous
      les pays limitrophes. Babylone, après de rudes batailles avec
      le propre frère du roi, est détruite à nouveau.
       
      Les dernières années
      d'Assurbanipal sont placées sous le signe du déclin
      : perte de l'Égypte, menace des Scythes, invasion d'une peuplade barbare
      venue du Nord. En effet, peu de temps après sa mort, c'est la chute
      de l'Empire avec la prise de deux grandes villes : Ninive et
      Assour.  |