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Né à Montbéliard (alors
rattaché au duché de Wurtemberg) dans une famille de la petite
bourgeoisie protestante, Cuvier fait ses études à
Stuttgart. En 1788, il devient précepteur dans une famille
normande et rencontre Tessier, médecin-chef de
lhôpital militaire de Fécamp. Celui-ci,
étonné par ses connaissances, le met en contact avec Geoffroy
Saint-Hilaire, au Muséum dHistoire Naturelle.
En 1795, Cuvier est nommé suppléant
de Mertrud, chargé de lenseignement de lanatomie
comparée. Professeur au Collège de France, succédant
à Daubenton à la chaire dHistoire naturelle en
1799, puis professeur danatomie comparée à la mort de
Mertrud en 1802, il devient directeur du Muséum en 1808.
Ce nest que le début dune carrière fulgurante:
Cuvier na que trente-neuf ans et il est un homme de pouvoir.
Il ne cesse daccumuler les distinctions et les responsabilités,
:
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de Grand Officier de la Légion dHonneur sous
Napoléon Ier ,
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à Baron et Pair de France sous Louis-Philippe,
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en passant par directeur des cultes dissidents sous Louis XVIII,
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puis, président de lInstitut,
-
inspecteur général de lInstruction publique,
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conseiller à vie de lUniversité,
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conseiller dÉtat,
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membre de lAcadémie des sciences, de lAcadémie
française, des Inscriptions et de toutes les académies savantes
du monde.
Il reste dans lHistoire des sciences comme
lun des pères de lAnatomie comparée, dont
les bases ont été mises en place par Daubenton, et comme
le fondateur de la Paléontologie. Cuvier pose la loi
de subordination des organes (les organes agissent et réagissent les
uns sur les autres, et coopèrent à une action commune) et compare
les êtres vivants en prenant comme critère leur organisation
interne. À partir de là, il élabore une classification
« naturelle ». Le principe de corrélation des organes (chaque
partie dun animal peut être déterminée par chaque
autre et toutes par une seule) lui permet de reconstituer un animal à
partir dun fragment dos. Ses travaux sur les ossements fossiles
lui font émettre lhypothèse dune création
danimaux qui aurait été entièrement détruite
et perdue.
Il soppose ainsi à
Lamarck, dont la théorie
transformiste laisse entendre que chaque espèce étant
modifiable à linfini aucune ne doit jamais séteindre
; il va même jusquà lempêcher de travailler
en lui soustrayant des collections. Il affirme que les espèces anciennes
- en admettant quelles naient pas été fixes -
nauraient pu avoir le temps de se modifier en fonction des nombreuses
transformations subies par le globe terrestre.
Il est également en désaccord avec
Geoffroy Saint-Hilaire, qui soutient lidée de
lévolution de tout le règne animal suivant un plan
dorganisation unitaire, alors que pour Cuvier les organes ne
suivent pas tous le même ordre de modifications : un tel est très
perfectionné chez une espèce et à létat
rudimentaire chez une autre.
Cuvier, partisan des faits particuliers plutôt que des
idées générales, se méfie des spéculations
intellectuelles. Cest un travailleur et un organisateur hors norme,
doté dune mémoire que ses contemporains jugent phénoménale.
Il joue un rôle essentiel dans lorganisation de lenseignement
des disciplines scientifiques.
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