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Né à Bazentin (Somme) dans une
famille picarde peu fortunée, qui voue ses enfants à la
carrière militaire, Lamarck débute comme officier
dinfanterie sur le front de Westphalie pendant la guerre de Sept ans.
Obligé de quitter larmée à
la suite dun accident, il se passionne pour la botanique lors dun
séjour à Monaco (1764). Il entreprend des études
de médecine à Paris, en 1768, vivant dune maigre
pension et de petits emplois. Remarqué par
Buffon (intendant du Jardin du Roi
de 1739 à 1788), il devient correspondant du Jardin.
En 1778, lImprimerie royale publie sa
Flore française, où il donne des clefs dichotomiques
permettant à chacun didentifier les plantes. Cet ouvrage lui
apporte une notoriété immédiate et lui vaut
dêtre élu à lAcadémie des
sciences lannée suivante.
Progressiste, ami des philosophes des
Lumières, il participe, en 1793, à la création
du Muséum national dHistoire Naturelle et
nhésite pas, à cinquante ans, à se reconvertir
: il devient professeur de zoologie, chargé denseigner la zoologie
des invertébrés. Cest lui qui invente le mot
biologie pour désigner la science des êtres vivants.
Il est considéré comme le fondateur de cette discipline.
En 1801 paraît la première édition
de son Système des animaux sans vertèbres. Ce
sont les difficultés rencontrées dans lélaboration
de cette classification qui lamène à lidée
de la variabilité des espèces et dès 1800, lors
dune leçon inaugurale, il présente sa doctrine transformiste.
Une première théorie de lévolution organique est
exposée dans sa Philosophie zoologique, publiée
en 1809, et passe quasiment inaperçue. Daprès lui, les
changements survenus à la surface du globe ont provoqué des
modifications dhabitat, donc des conditions et des modes de vie des
organismes, les contraignant à sadapter ; ainsi, le non-usage
de tel organe impose sa perte ; les organismes tendent vers la complexité
croissante et le perfectionnement de génération en
génération.
Cette théorie :
-
repose sur lhérédité des caractères
acquis et
-
soppose à celle des bouleversements universels de
Cuvier. Celui-ci, directeur du
Muséum, combat violemment Lamarck et lui reproche de
construire « de vastes édifices sur des bases imaginaires ».
Critiqué, souvent même raillé,
Lamarck nen continue pas moins sa fresque du monde animal,
Histoire naturelle des Animaux sans vertèbres
(1815-1822), soutenu par laffection de ses filles (il est quatre
fois veuf !). Lune delle, Cornélie, écrit
sous la dictée de son père, aveugle les dix dernières
années de sa vie, la partie ultime de son oeuvre sur « les
connaissances positives de lhomme ». |