Les Dialogues ou Rousseau juge de Jean-Jacques
Rousseau apportant le manuscrit des Dialogues à Notre-Dame de Paris
Illustration pour Rousseau, juge de Jean-Jaques dans Œuvres de J.-J. Rousseau
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), auteur ; Jean Jacques François Le Barbier, dit Le Barbier l’Aîné (1738-1826), dessinateur, Bruxelles, Ed. de Londres, 1783.
BnF, département des Manuscrits, Rothschild 229 fol. 43
© Bibliothèque nationale de France
Après l’échec de ses lectures publiques des Confessions, Rousseau est convaincu qu’il est victime d’un complot et tente de se justifier par la rédaction des Dialogues, deuxième de ses œuvres dites « autobiographiques ». Rousseau décide d'en déposer le manuscrit dans le chœur de Notre-Dame, glissée dans une enveloppe portant une longue suscription, « Dépôt remis à la Providence » : « Tout cela fait, je pris sur moi mon paquet, et je me rendis le samedi 24 février 1776 sur les deux heures à Notre-Dame dans l’intention d’y présenter le même jour mon offrande. Je voulus entrer par des portes latérales par laquelle je comptais pénétrer dans le Chœur. Surpris de la trouver fermée, j’allai passer plus bas par l’autre porte latérale qui donne dans la nef. En entrant, mes yeux furent frappés d’une grille que je n’avais jamais remarquée ( …). Les portes de cette grille étaient fermées (… ) il m’était impossible d’y pénétrer. Au moment où j’aperçus cette grille, je fus saisi d’un vertige comme un homme qui tombe en apoplexie, et ce vertige fut suivi d’un bouleversement dans tout mon être (…). Depuis trente-six ans que je suis à Paris (…), je n’y avais même jamais remarqué ni grille ni porte (… ) je crus dans mon premier transport voir concourir le Ciel même à l’œuvre d’iniquité des hommes et le murmure d’indignation qui m’échappa ne peut être conçu que par celui qui serait se mettre à ma place (…). »
 
 

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