Aéronat au long cours
Un quartier embrouillé
Le ballon à air des frères Montgolfier
Aérostat
L’An deux mille quatre cent quarante, rêve s’il en fut jamais, suivi de L’Homme de fer, songe
Louis-Sébastien Mercier (1740-1814), auteur ; Bresson et Carteret, éditeurs, Paris, 1798-1799.
Vol. in-8°
BnF, Philosophie, Histoire, Sciences de l’homme, 8o Li3. 38 C, t. II, p. 298-299
© Bibliothèque nationale de France
Dégoûté de Paris et du mal qu’il voit abonder sur terre, le héros de ce roman s’endort et rêve qu’il s’éveille, après avoir dormi 672 ans, en 2440 dans un monde où la raison guide dorénavant l’humanité. En situant ainsi son utopie dans le futur d’une ville familière, que le temps a bénéfiquement transformée, plutôt que dans des lieux inconnus ou lointains, Mercier, qui place explicitement son roman sous le signe de l’optimisme leibnizien, témoigne de sa foi, si partagée au Siècle des lumières, dans le progrès et la perfectibilité de l’homme.
D’abord publié en un volume en 1771, l’ouvrage connut un grand succès et de nombreuses contrefaçons, qui amenèrent Mercier à l’augmenter considérablement jusqu’à l’édition définitive de 1786 en trois volumes, lui permettant d’intégrer certaines innovations techniques, tels ces aérostats, héritiers des montgolfières, qui illustrent la domination exercée par l’homme sur les éléments mais aussi l’idéal d’une libre communication soulignant l’unité de l’humanité. En cela, Mercier ne pensait pas tant son uchronie comme une utopie que comme une anticipation, théoriquement réalisable : ne se vantera-t-il pas d’avoir ainsi annoncé la Révolution française ? Cependant, la fascination de Mercier pour la ville comme espace social liant la liberté au travail le conduit à sacrifier la liberté individuelle au bonheur collectif dans ce Paris vertueux de 2440 où les femmes sont cantonnées aux plaisirs domestiques.
 
 

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