Guglielmo Giusti (1824-1916 ?), peintre, 1840-1885.
« […] mais en approchant de Naples, vous éprouvez un bien-être si parfait, une si grande amitié de la nature pour vous, que rien n'altère les sensations agréables qu'elle vous cause. Tous les rapports de l'homme dans nos climats sont avec la société. La nature, dans les pays chauds, met en relation avec les objets extérieurs, et les sentiments s'y répandent doucement au-dehors. Ce n'est pas que le Midi n'ait aussi sa mélancolie ; dans quels lieux la destinée de l'homme ne produit-elle pas cette impression? Mais il n'y a dans cette mélancolie ni mécontentement, ni anxiété, ni regret. Ailleurs, c'est la vie qui, telle qu'elle est, ne suffit pas aux facultés de l'âme ; ici, ce sont les facultés de l'âme qui ne suffisent pas à la vie ; et la surabondance des sensations inspire une rêveuse indolence, dont on se rend à peine compte en l'éprouvant. »
Germaine de Staël,
Corinne ou l’Italie, 1807
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